L’Unesco en ligne de mire

Si les vrais Aclots attendent le Tour Sainte-Gertrude avec impatience, un bon nombre se pose des questions cette année. La première est de savoir par où passeront les participants à la rentrée solennelle.

Vincent Fifi
L’Unesco en ligne de mire
©D.R.

Si les vrais Aclots attendent le Tour Sainte-Gertrude avec impatience, un bon nombre se pose des questions cette année. La première est de savoir par où passeront les participants à la rentrée solennelle. Une autre s’inquiète pour la sortie du char, une rumeur allant jusqu’à affirmer qu’elle serait impossible à cause des travaux de la Grand-Place, à hauteur du portail Samsom. Il n’en est rien : il faut plus qu’un chantier pour stopper la procession qui, dimanche peu après 6 h du matin, partira pour la 734e fois de la collégiale. Des dispositions seront prises par l’entreprise, et il n’est pas question de faire le Tour Sainte-Gertrude sans le char processionnel pour transporter les reliques.

Tout Nivelles marchera donc bien dimanche, à la suite du char et des six chevaux qui le tirent, pour boucler un tour de la ville sur quinze kilomètres.

Durant le week-end, un village médiéval s’installera sur la Grand-Place et au square Gabriel Petit. On y retrouvera des hommes en arme - une centaine de figurants sont annoncés - et des artisans jusque dimanche à 19 h. Quant à l’entrée en scène des figurants en costume, elle sera contrariée par les travaux mais elle se fera tout de même, à 15 h au départ de l’ancien couvent des Récollets. "Après en avoir longuement parlé en réunion de comité, il a été décidé de rentrer dans la collégiale par la porte du Grand Marché", précise le président du comité du Tour, Michel Delcourt.

Déjà reconnu comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Communauté française, le Tour Sainte-Gertrude vise plus haut. Pour cette tradition dont les Nivellois sont très fiers, on parle depuis un bout de temps déjà d’une inscription sur la liste représentative pour la sauvegarde du patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco. Ce n’est pas encore fait, c’était envisagé pour cet automne mais le comité a décidé de reporter cette démarche à l’an prochain, plutôt que de prendre un risque en présentant à la hâte un dossier mal ficelé.

C’est que Michel Delcourt n’a pas envie de louper son coup Après avoir pris des renseignements auprès de la Communauté française, il a travaillé durant trois semaines, au mois de juillet, pour étayer le dossier de candidature. Mais après avoir pris l’avis d’un autre membre du comité, la stratégie à suivre a été modifiée. "Nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions présenter ce dossier sans avoir l’aide d’un spécialiste, à la fois historien et scientifique, confirme le président Delcourt. Les questions posées ne relèvent pas uniquement d’une vulgarité historique que nous, nous pouvions présenter : il faut que ce dossier soit réalisé scientifiquement, qu’il ne puisse souffrir d’aucune faille ou possibilité d’être refusé. C’est pourquoi nous avons déjà contacté la personne qui pourra nous aider, et qui a accepté." Cette personne est Emmanuel Collet, l’auteur d’un ouvrage de référence sur le Tour Sainte-Gertrude.

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