Surcoût de cent mille euros
A l’annonce de la décentralisation de la cour d’Assises de Bruxelles vers la cité aclote dans le cadre du procès Habran Bis, la zone de police de Nivelles-Genappe avait émis plusieurs craintes. Dont celles que l’effectif de la zone en serait diminué à son plus strict minimum et que les missions des agents de police s’en trouveraient dès lors affectées.
- Publié le 29-09-2010 à 04h17
A l’annonce de la décentralisation de la cour d’Assises de Bruxelles vers la cité aclote dans le cadre du procès Habran Bis, la zone de police de Nivelles-Genappe avait émis plusieurs craintes. Dont celles que l’effectif de la zone en serait diminué à son plus strict minimum et que les missions des agents de police s’en trouveraient dès lors affectées.
Aujourd’hui, alors que le procès Habran Bis se termine après près de six mois de procédure (lire en pages Belgique), le commissaire divisionnaire Pascal Neyman se dit "soulagé" qu’aucun incident majeur ne soit survenu pendant ces longs mois.
"Cela a effectivement été très difficile, confie-t-il. Quand on fait le bilan, on s’aperçoit qu’il n’y a pas eu d’incidents et cela a grandement facilité les choses. Car ce sont près de 5000 heures qui ont dû être prestées par les hommes de la zone pour ce seul procès Habran Bis. Ce qui représente un surcoût pour la zone d’environ 100000 €." En moyenne, ce sont sept à neuf agents de la zone qui ont été mobilisés. Un chiffre auquel il faut aussi ajouter les 6 hommes venus d’autres zones du Brabant wallon et 25 agents de la police fédérale. "Pour la zone de police de Nivelles-Genappe, plus de 10 % de nos hommes étaient dédiés au procès Habran, poursuit le commissaire. Sans compter que certains ont aussi été mobilisés pour le sommet européen de l’industrie à Louvain-la-Neuve. Pendant tout ce temps, ils n’étaient plus opérationnels pour effectuer des interventions sur le terrain."
Résultat : la zone de police a dû faire l’impasse sur certaines missions pourtant capitales. La prévention est ainsi passée à la trappe. "On a dû engager des agents de quartier et ils n’étaient plus sur le terrain. Ce qui a un impact négatif sur la sécurité. Il y a une quinzaine de jours, par exemple, toute une série de vitres de véhicules ont été brisées dans un parking de Nivelles. Je suis persuadé que ça ne serait pas arrivé si on avait pu poursuivre notre politique de prévention. Malheureusement, quand on est absent du terrain, ça se sait assez vite."
Le chef de corps souffle toutefois : "Les chiffres prouvent que nous n’avons pas eu plus de cambriolages et de vols qu’habituellement. Mais je dois avouer qu’on craignait fortement une grève à la prison de Nivelles > (NdlR : les gardiens exigeaient le transfert vers une autre prison de Farid Bamouhamad, dit Farid le fou) et qu’on était en état d’alerte lors de la manifestation des forains dans le centre-ville de Nivelles."
Désormais, avec la fin du procès Habran Bis, les choses vont pouvoir reprendre leur cours normal au sein de la zone de police de Nivelles.
Enfin pas tout à fait. Car si les hommes vont reprendre leurs activités normales, beaucoup d’heures supplémentaires seront à récupérer. "Et nous devrons rattrapper le retard dans les tâches administratives. Pour seul exemple, alors qu’habituellement, il faut sept jours pour rédiger un procès-verbal et l’envoyer au parquet, il a fallu un mois car il fallait privilégier l’urgent. Le parquet de Nivelles nous a d’ailleurs adressé pas mal de rappels, s’étonnant que les dossiers traînent..." Pour le commissaire Neyman, l’impact du procès Habran sur le fonctionnement de la zone de police de Nivelles-Genappe devrait se faire ressentir au moins jusqu’à la fin de l’année.