"C’est le monde de Peter Pan"

Dans le bois de Mérode, à une bonne dizaine de minutes de marche du château de Rixensart, une vingtaine de personnes s’activent. Tronçonneuse à la main d’un côté, hache et machette de l’autre, ils abattent des arbres les pieds dans la boue, les ébranchent et les débitent en rondins et planches avant de les transporter quelques dizaines de mètres plus loin ou d’autres s’en servent pour construire des abris de fortune, à trois mètres de haut.

Yannick Natelhoff
"C’est le monde de Peter Pan"
©D.R.

Dans le bois de Mérode, à une bonne dizaine de minutes de marche du château de Rixensart, une vingtaine de personnes s’activent. Tronçonneuse à la main d’un côté, hache et machette de l’autre, ils abattent des arbres les pieds dans la boue, les ébranchent et les débitent en rondins et planches avant de les transporter quelques dizaines de mètres plus loin ou d’autres s’en servent pour construire des abris de fortune, à trois mètres de haut.

D’autres encore terminent la scène en forme de feuille, elle aussi perchée en hauteur, qui doit accueillir les groupes participant à la quatrième édition du festival des Hêtres qui se tiendra ces vendredi et samedi dans le bois privé du prince de Mérode. Plus loin, un élagueur grimpe après six hêtres pour installer diverses cordes dont on devine qu’elles serviront à déployer un parachute pour protéger les artistes lors d’averses.

Depuis trois semaines, c’est un véritable campement que ces jeunes originaires de Rixensart et de ses environs ont établi. Au centre de ce petit village sylvestre, les braises d’un barbecue encore fumant permettent à la vingtaine de "travailleurs" de se réchauffer un peu, en buvant une jatte de café. "Ici, c’est un peu le monde imaginaire de Peter Pan, explique Simon, un "gnome" qui loge sur place depuis deux semaines. On vit coupés du monde pendant toute la durée du festival. Certains ont éteint leur gsm il y a deux semaines et ne l’ont plus rallumé depuis. Cela permet de relativiser l’importance des choses. C’est un retour aux sources. C’est d’ailleurs très agréable de dormir à la belle étoile avec de simples branches pour nous protéger de la pluie. Attention, ce n’est pas comme Koh-Lanta. Il y a quelque chose de plus profond qui se passe ici. Sans doute dû au contact direct avec la nature." Un état d’esprit qui correspond à ce que les organisateurs du festival des Hêtres ont voulu insuffler à l’événement. "L’objectif est de se faire plaisir et faire plaisir aux autres, confie Denis, un "pèlerin", du nom de ceux qui désertent les lieux à la nuit tombée pour retrouver leurs pénates. Je suis indépendant dans l’événementiel et je peux vous dire que ce festival a quelque chose de magique, de par son ambiance aussi bien visuelle que sonore. Il faut dire que le site est majestueux et qu’il ne faut pas faire grand-chose pour le mettre en valeur."

Dans ce respect de la nature, gnomes et pèlerins utilisent donc les matériaux qu’ils puisent sur le site pour construire leurs abris, avec beaucoup de savoir-faire.

Les troncs d’une centaine de kilos qui soutiennent la scène ont ainsi été levés avec un système très ingénieux de palans. "On utilise la débrouille, continue Denis. Pas besoin de bulldozers. Avec un peu d’ingéniosité et de sueur, on parvient à faire à peu près tout ce que l’on veut. L’important est aussi de remettre le site en état après le festival. Dès dimanche, on se mettra d’ailleurs à la déconstruction des infrastructures."

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