Des vitraux qui rapprochent de Dieu

Opérationnelle depuis le début de cette année, la superbe chapelle de la communauté dominicaine de Louvain-la-Neuve sise au quartier des Bruyères à deux pas du Collège Jacques Leclercq attendait encore, si l’on ose ainsi dire, la cerise sur son gâteau très ovoïdal. C’est - officiellement - chose faite depuis mercredi soir avec l’inauguration dans le cadre des vêpres de superbes vitraux et d’une croix modernes dues au talent de l’artiste coréen, Kim En Joong.

Christian Laporte
Des vitraux qui rapprochent de Dieu
©bruno devoghel

Opérationnelle depuis le début de cette année, la superbe chapelle de la communauté dominicaine de Louvain-la-Neuve sise au quartier des Bruyères à deux pas du Collège Jacques Leclercq attendait encore, si l’on ose ainsi dire, la cerise sur son gâteau très ovoïdal. C’est - officiellement - chose faite depuis mercredi soir avec l’inauguration dans le cadre des vêpres de superbes vitraux et d’une croix modernes dues au talent de l’artiste coréen, Kim En Joong.

En fait, ce dernier est bien plus qu’un créateur de génie puisqu’il est aussi un frère dominicain qui contribue par son art à la diffusion du message évangélique. Pour la circonstance, Stéphane Braun et ses amis de la communauté locale avaient aussi invité le cardinal Danneels. Une invitation on ne peut plus logique là aussi : l’archevêque honoraire de Malines-Bruxelles dont on connaît la passion pour l’art moderne a découvert le dominicain asiatique voici une dizaine d’années lors d’une exposition de ses œuvres à la cathédrale de Bruxelles, mise sur pied à l’initiative du P. Henry Lambert, sj, l’aumônier des artistes de l’époque.

Depuis lors, les deux hommes de Dieu ont non seulement fraternisé mais réalisé ensemble plusieurs ouvrages qui contribuent à une grande élévation dans la prière à travers l’art.

Cette complicité expliquait aussi une autre présence d’un troisième invité de marque qui avait fait le déplacement depuis Paris : celle du P. Nicolas-Jean Sed, op, le directeur général des Editions du Cerf qui publia leurs œuvres communes. Le chant des vêpres fut l’occasion d’un grand recueillement, les invités se retrouvant en parfaite symbiose de prière autour du cardinal dont c’était une des premières sinon la première sortie publique en Belgique francophone, en dehors de célébrations eucharistiques depuis que l’ex-évêque de Bruges a scandaleusement voulu l’entraîner dans sa chute.

Le cardinal Danneels, avec l’humour mais aussi avec la délicatesse qu’on lui connaît, relia les créations de son ami au message divin.

Puis, le P. Sed rappelant les grandes lignes de la carrière du P. Kim En Joong, mit aussi en exergue les grandes influences qui l’ont marqué : par exemple celle de Julien Green pour son expérience au service du recueillement. Mais aussi François Chang, qui a partagé avec lui le dialogue de la conversion avec lui alors que ni l’un, ni l’autre n’étaient ouverts à la civilisation occidentale, le premier étant d’origine confucéenne là où l’autre avait des racines bouddhistes. Nicolas-Jean Sed a aussi rappelé que l’introduction de l’art contemporain dans l’Eglise n’avait pas été unanimement appréciée au point de départ, mais "l’Eglise n’a pas un avis sur tout et il ne revient pas à la hiérarchie de dire ce qui est le vrai art". Et d’ajouter que, "comme l’Eglise a perdu la classe ouvrière, elle a trahi les artistes mais ces derniers n’ont pas renoncé !"

Après ce revigorant exposé, il était l’heure de découvrir une belle surprise : à l’occasion des 77 ans de son ami-cardinal, le dominicain coréen a réalisé 77 petits tableaux qui l’évoquent. A l’évidence, la communauté dominicaine néolouvaniste joue la carte de l’ouverture au monde et à l’art puisqu’à côté de ses "Rencontres du mardi", elle organise aussi des Messes festives avec des solistes tous les premiers dimanches du mois

Renseignements : www.dominicains.be

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