Fedex ne déménagera pas à La Hulpe

La société de transport express Fedex avait pour projet depuis 2006 d’installer son siège social pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Inde et l’Afrique, à La Hulpe. Le bâtiment à construire par Codic devait regrouper ses quelque 600 collaborateurs aujourd’hui disséminés sur plusieurs sites en Région bruxelloise.

So.De.
Fedex ne déménagera pas à La Hulpe
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La société de transport express Fedex avait pour projet depuis 2006 d’installer son siège social pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Inde et l’Afrique, à La Hulpe. Le bâtiment à construire par Codic devait regrouper ses quelque 600 collaborateurs aujourd’hui disséminés sur plusieurs sites en Région bruxelloise. Mais le projet, concerné par le décret des autorisations régionales (Dar) de la Région wallonne, faisait l’objet de recours de riverains devant la Cour constitutionnelle. Le bâtiment, qui devait s’installer à proximité de la forêt de Soignes à La Hulpe, ne sera finalement pas construit. Chez Fedex, cette décision a été prise au mois de mai. "En raison de la décision de la Cour constitutionnelle relative au décret de la Région wallonne, nous avions décidé de ne pas poursuivre le déménagement du siège à La Hulpe, informe une porte-parole de Fedex. Le projet ne sera pas poursuivi. Pour l’instant, nous nous trouvons à Bruxelles et Melsbroek. Il s’agit d’une location qui dure jusqu’en 2012. Nous avons donc maintenant ce temps pour voir les options pour le futur." La société va réfléchir à d’autres sites, mais ne livre aucune information quant au nombre de sites envisagés et à leur localisation, ni même aux pays qui pourraient les accueillir - "les options font encore l'objet de discussions en interne". Mais le choix se fera, nous dit-on, en fonction de plusieurs critères : l’endroit où les employés habitent, l’accessibilité et la disponibilité des sites potentiels. Fedex n’a jamais caché qu’en cas de décision défavorable de la Cour constitutionnelle, elle pourrait renoncer à son investissement. On se souvient qu’en mars, la Cour constitutionnelle avait décidé de poser six questions préjudicielles à la Cour de justice de l’Union européenne, relativement au décret wallon des autorisations régionales (Dar) qui permet au Parlement régional de ratifier certains permis jugés d’importance régionale. Une question préjudicielle concernait aussi le dossier Fedex, ce qui relançait le dossier pour au moins un an.

De son côté, le promoteur immobilier Codic vient de décider de ne pas lever son option d’achat sur le terrain destiné à accueillir Fedex sur l’ancien site d’IBM à La Hulpe. "On renonce. En clair, Codic ne construira pas pour Fedex, compte tenu de l’insécurité juridique totale qui ne nous permet pas d’entamer la construction d’un immeuble de 15 000 m2 ", a confirmé le directeur général de Codic, Philippe Weicker dans "Le Soir" de jeudi. Codic a donc décidé de ne pas prendre le risque de commencer les travaux compte tenu des recours de riverains devant la cour.

A la commune de La Hulpe, l’installation de Fedex devait apporter 250 000 euros annuels. En outre, la société devait payer des charges d’urbanisme s’élevant à 400 000 euros. Cette somme devait être utilisée par la commune, comme le prévoit le CWATUP, à réaménager des voiries ou des espaces verts de l’entité. " Pour la commune, [le retrait du projet] n’est pas problématique, même si on ne refuse jamais d’avoir de l’argent en plus, mais La Hulpe n’est pas dans une situation catastrophique !" affirme le bourgmestre Dister (MR). Quant aux travaux qui devaient être réalisés à La Hulpe grâce à Fedex, "on n’a pas attendu Fedex pour les budgétiser, ça ne change rien..." Il regrette en revanche qu’on en arrive à une telle situation "en période de crise" et ajoute : "Le dossier a été très mal géré par la Région, depuis le changement de ministre." Et si ce n’est pas problématique pour la commune, "ce serait bien plus dommageable si Fedex devait quitter la Belgique. On ne se rend pas compte de la chance que c’est d’avoir une entreprise comme celle-là sur le territoire. Et en termes d’image pour La Hulpe, le Brabant wallon, la Région wallonne, c’était intéressant... Et des investissements en appellent d’autres. S’il y a des grandes entreprises, cela génère d’autres entreprises..."

Le ministre régional André Antoine, qui a défendu ce dossier lors de la précédente législature, dit ne pas renoncer "à convaincre Fedex d’installer son siège social dans le Brabant wallon, ou à tout le moins sur un site localisé en Wallonie. Il faut par ailleurs souligner que pas plus tard que mercredi, le décret Dar, (NdlR : initié par M. Antoine lors de la législature précédente) a été conforté par le gouvernement wallon. La sécurité juridique et la rapidité de traitement sont donc assurées pour les permis qui donnent une impulsion déterminante aux projets de développement économique pour la Région. Seuls ces projets donneront désormais lieu à ratification par le Parlement en raison des motifs impérieux d’intérêt général qu’ils rencontrent, c’est notamment le cas du projet Fedex dont il est ici question." André Antoine prendra donc "rapidement contact avec Fedex afin de déterminer quelles sont les attentes exactes de sa direction". Il informera ensuite ses collègues Marcourt et Henry "afin de trouver ensemble une solution pour accueillir ce projet en Wallonie".

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