La "contrainte" des parkings
Pour Peter Wilhelm, les parkings constituaient l’une des contraintes de la ville sur dalle. Ceux-ci ont fait l’objet d" un énorme investissement de notre part". "Il y a par exemple une control room qui permet, 24 h sur 24, d’assurer la sécurité des visiteurs. Mais on sait que dès lors qu’un parking est payant, les gens les trouvent toujours trop cher !
- Publié le 06-10-2010 à 04h18
- Mis à jour le 06-10-2010 à 12h25
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Pour Peter Wilhelm, les parkings constituaient l’une des contraintes de la ville sur dalle. Ceux-ci ont fait l’objet d" un énorme investissement de notre part". "Il y a par exemple une control room qui permet, 24 h sur 24, d’assurer la sécurité des visiteurs. Mais on sait que dès lors qu’un parking est payant, les gens les trouvent toujours trop cher ! Cependant, selon les enquêtes d’opinion, ce n’est plus problématique. Ce n’est pas cela qui empêche les gens de venir à LLN. Christian Bailly, le gestionnaire des Parkings Cathédrale (NdlR : l’actionnaire de Gespark avec Wilhelm&Co) m’avait prévenu que l’élasticité des prix était quasi inexistante. Que l’on baisse ou que l’on monte le prix de 10 ou 20 eurocents, cela n’a pas d’influence sur la fréquentation. Malgré cela, nous avons appliqué des tarifs préférentiels - contrairement à ce qu’on croit ! - pour que les gens viennent. Pour ne pas augmenter les tarifs des parkings, on a accumulé une perte d’exploitation de 10 millions d’euros en 5 ans, ce qui énorme. Mais le business du parking est un business à long terme Si nous avions augmenté la tarification trop vite, la ville n’aurait pas démarré comme elle a démarré. Fin 2011 ou début 2012, en extrapolant l’évolution des courbes de fréquentation, nous pensons arriver à l’équilibre. Globalement, cette contrainte a finalement été assez bien gérée. Pour ce 5e anniversaire, nous avons décidé pour la première fois de ne pas modifier la tarification des parkings "ville", qui sera gelée cette année. Maintenant que nous entrevoyons le bout du tunnel, nous pouvons nous permettre de faire ce geste. Nous verrons si cela a un impact sur la fréquentation, mais à mon avis, ce ne sera pas le cas !" La fréquentation actuelle est celle à laquelle le développeur s’attendait, "à peu de chose de près". Pour lui, il y a en fait "une suroffre de parking à LLN. Les normes de parking sont trop élevées, elles ne sont plus adaptées. Il y a eu une mutation dans les habitudes des gens." Le promoteur exprime aussi une certaine déception. Il explique avoir voulu amener avec l’Esplanade et la rue Charlemagne "un renouveau de l’architecture" dans la ville, en ajoutant une diversité à l’aspect qu’il considère un peu monothématique de LLN : même brique, même style Mais il s’est retrouvé confronté, dit-il, à "des apôtres de Raymond Lemaire, plus lemairiens que Lemaire", qui lui opposaient "un blocage constant". Ceci, non au niveau de la hiérarchie, mais plutôt au sein des différentes associations, remarque-t-il. Il dit avoir cru qu’avec le succès de l’Esplanade, "cet espace d’ouverture" serait acquis, mais son projet résidentiel des Jardins de la Source, "modèle sur le plan architectural", s’est "fait flinguer". "Nous avons dû revoir notre copie, dans un style plus traditionnel." Il glisse : "Il y a parfois un conservatisme passéiste, des personnes qui n’acceptent pas que LLN évolue, devienne une vraie ville." A part la phase II des Jardins de la Source et l’extension de l’Esplanade, Peter Wilhelm n’a plus de projet dans le "pipe-line" à LLN, même s’il est "demandeur". "On le regrette un peu, mais ça peut venir." Il pense en tout cas qu’il conviendrait de relifter la Grand Rue (dont il n’est pas propriétaire). Car, selon lui, un circuit de chalands existe déjà entre l’Esplanade, la rue Charlemagne et les commerces Grand-Rue. "Si l’université a la bonne idée d’initier une dynamique de relifting de la Grand-Rue, le circuit fonctionnerait encore mieux. La rue a grand besoin d’un rafraîchissement, après 20 ans. La place Rabelais a beaucoup de charme, mais elle est passablement décrépie. Et puis ces énormes colonnes qui empêchent de voir les devantures ne sont pas très heureuses " Il ajoute encore, à propos du commerce local initial et de l’arrivée du centre commercial : "On a assisté à deux types d’attitudes des commerçants : ceux qui n’aimaient pas la concurrence et se lamentaient, et ceux qui se sont dit, au lieu d’avoir 500 000 personnes devant ma vitrine, j’en aurai 7 millions. Je dois donc faire évoluer mon commerce, voire le déplacer Ces derniers n’ont eu qu’à s’en réjouir. La NACL (l’association des commerçants) semble partager ce point de vue. Quand on voit le monde qui fréquente à présent Louvain-la-Neuve le samedi, le contraire serait malheureux."