"C’est mieux qu’à la maison !"
Une bien inhabituelle animation a envahi les sous-sols du home de la Closière, hier midi. Une trentaine de personnes s’y sont réunies pour partager un repas, lors de la réouverture du Resto-rencontres de Wavre.
Publié le 04-11-2010 à 04h15 - Mis à jour le 04-11-2010 à 09h45
:focal(99x81:109x71)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/V4ZDPKLHGBEKBHPDMD4TOXLAOU.jpg)
Une bien inhabituelle animation a envahi les sous-sols du home de la Closière, hier midi. Une trentaine de personnes s’y sont réunies pour partager un repas, lors de la réouverture du Resto-rencontres de Wavre.
Auparavant installé dans les locaux du CPAS, rue de Bruxelles, ce restaurant social a migré vers la maison de repos de l’avenue Henri Lepage. "Pour une question économique, explique Jacqueline Docquier, la responsable. Car, pour amener les repas au centre de Wavre, il fallait louer une camionnette. Désormais, les repas sont cuisinés sur place."
Créé en 1988, ce resto-rencontres a pour objectif de briser la solitude des personnes isolées. Il ouvre chaque midi, de novembre à mars.
"C’est avant tout un lieu de rencontres, poursuit Jacqueline Docquier. Toutes les personnes qui viennent ici ne sont pas forcément dans le besoin. On n’en parle d’ailleurs pas beaucoup car les gens ont leur fierté. Ce qu’ils recherchent, c’est avant tout de la compagnie. Beaucoup de personnes se sentent seules et, plutôt que se morfondre chez elles devant la télévision, elles viennent manger un bout ici."
Au menu, hier : du bacon, du stoemp aux carottes et, en dessert, un éclair au chocolat. En accompagnement : bière de table. Le tout contre la modique somme de 2 €.
"Un vrai régal, commente Juliette 86 ans, qui vient au resto tous les jours depuis bientôt six ans. Je ne peux plus m’en passer. C’est une distraction quotidienne qui permet de rencontrer d’autres personnes. Une petite évasion que l’on se permet."
A ses côtés, Roger, 78 ans, acquiesce. "Grâce au resto-rencontres, on a fait connaissance avec certaines personnes dont on ignorait l’existence, explique celui qui profite des bons petits plats depuis 7 ans. Et on les revoit dans d’autres circonstances aussi, lorsque le resto est fermé. C’est fantastique : on vient, on mange, on s’amuse. C’est mieux qu’à la maison !"
Et Juliette de renchérir : "Et, surtout, on ne doit pas faire la vaisselle. Ce n’est pas négligeable car, à notre âge, on devient fainéant."
Pour Dominique, bénévole au resto-rencontres depuis 21 ans, ce bonheur affiché ne doit pas occulter certaines réalités plus sombres. "Beaucoup de personnes âgées vivent isolées, à l’écart de la société. Certaines ne prennent même plus la peine de s’habiller, ou même de se laver. Elles se laissent dépérir car elles savent qu’elles n’auront la visite de personne. L’objectif de ces resto-rencontres est aussi de leur redonner un but, une occupation dans la journée. Tout le monde, jeune ou moins jeune, est d’ailleurs le bienvenu."