Prendre la main avant le vent

La situation est connue : depuis de nombreux mois, le territoire walhinois est fort prisé des promoteurs éoliens. Des sociétés privées qui ont bien saisi le potentiel venteux de ce coin du Brabant wallon et lorgnent, chacune de leur côté, sur différents coins de l’entité. Un état de fait qui n’arrange pas la commune, obligée de faire face à divers projets concurrents conçus sans concertation aucune. D’où l’idée du collège de prendre le taureau par les cornes et de passer un marché public relatif à la conception, au financement et à la réalisation d’un parc éolien.

Geoffroy Herens

La situation est connue : depuis de nombreux mois, le territoire walhinois est fort prisé des promoteurs éoliens. Des sociétés privées qui ont bien saisi le potentiel venteux de ce coin du Brabant wallon et lorgnent, chacune de leur côté, sur différents coins de l’entité. Un état de fait qui n’arrange pas la commune, obligée de faire face à divers projets concurrents conçus sans concertation aucune. D’où l’idée du collège de prendre le taureau par les cornes et de passer un marché public relatif à la conception, au financement et à la réalisation d’un parc éolien.

Il faut dire que Walhain n’a jamais caché son intérêt pour les énergies renouvelables. "Il s’agit ici de jouer un rôle proactif, a résumé la bourgmestre Laurence Smets. En lançant notre projet, nous allons fixer une série de règles. L’objectif étant d’avoir la main sur ce que nous voulons faire. Car si nous ne la prenons pas, nous la perdrons."

Rien de concret n’est encore fixé. Le dossier prévoit notamment que la commune et les citoyens qui le désirent soient associés à un promoteur privé qui reste à choisir.

Une certitude : quatre candidats se sont déjà manifestés pour recevoir le cahier de charges approuvé lundi soir par le conseil communal. L’intérêt est donc manifeste à deux égards : l’aménagement du territoire que la commune pourra contrôler plus facilement et les rentrées financières subséquentes à un investissement dans le secteur éolien. À ce titre, Raphaël Dugailliez, le spécialiste qui a conseillé le collège, n’a pas caché qu’une pareille opération pouvait s’avérer être très rentable. Et de pointer les projets 100 % privés où le public laisse filer entre 100 000 € et 150 000 € par pied et par an L’administrateur-délégué d’EnerCity se targue notamment d’avoir entre huit et dix négociations de partenariats publics privés (PPP) à son actif, dont le parc de Villers-le-Bouillet. Présent lundi, il a explicité quelques points aux conseillers. À commencer par les 40 millions d’investissement prévus dans le dossier. "Ce n’est pas la commune qui va les investir, a-t-il précisé. Une société sera créée pour l’occasion. Elle va emprunter l’argent nécessaire et se financera ensuite sur les rentrées." Quant à la partie privée du montage, elle s’élèvera à minimum 35 %. L’idée est en effet "que le privé soit enraciné dans le projet, a expliqué Raphaël Dugailliez. Si sa participation est moindre, il y a la potentialité que la gestion du PPP ne soit pas bonne."

En matière de terres arables perdues (une critique d’Olivier Lenaerts, Wal 1), l’administrateur-délégué d’EnerCity a rappelé que chaque pied d’éolienne occupait entre 800 et 1 200 m². Le tout pour une économie annuelle de 2 000 tonnes de CO²...

L’intéressé s’est aussi chargé de répondre à Catherine Gillard (AC, opposition) qui constatait que rien n’était précisé dans le cahier des charges quant au futur espace d’implantation : "Exclure certaines zones inciterait des promoteurs à aller en recours et probablement à gagner. Par ailleurs, le futur cadre de référence de la Région wallonne (Lire par ailleurs) définira déjà les endroits potentiels. Enfin, tout projet sera de toute manière soumis à une étude d’incidences."

A noter que le vote des élus a débouché sur l’abstention d’Olivier Lenaerts (Wal 1, majorité) tandis que l’opposition AC se divisait entre les non et les abstentions.

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