Nuage chloré et bienfaisant ?
En plein été 2009, l’affaire avait fait pas mal de bruit. A la suite d’un incident lors d’une manipulation de produits, un nuage chloré s’était échappé de l’entreprise Chimtex, installée à l’époque dans un quartier résidentiel de Chastre. La végétation qui se trouvait sur le passage du gaz avait été complètement roussie. L’accident n’a pas fait de victimes.
- Publié le 25-02-2011 à 04h16
En plein été 2009, l’affaire avait fait pas mal de bruit. A la suite d’un incident lors d’une manipulation de produits, un nuage chloré s’était échappé de l’entreprise Chimtex, installée à l’époque dans un quartier résidentiel de Chastre. La végétation qui se trouvait sur le passage du gaz avait été complètement roussie. L’accident n’a pas fait de victimes.
Mais il avait mis en lumière une lacune étonnante : Chimtex, spécialisée dans les produits de traitement de l’eau, fonctionnait sans permis d’exploiter. Après l’installation de ses stocks dans une ancienne laiterie en plein quartier résidentiel, la société a demandé un permis unique de classe 2 pour régulariser sa situation. Mais la commune de Chastre l’a refusé.
Chimtex a saisi le ministre régional compétent dans le cadre d’un recours, mais elle a aussi continué ses activités. "Tout nous laissait penser qu’on obtiendrait l’autorisation", a précisé hier le gérant, Vincent M., devant le tribunal correctionnel de Nivelles. Mais visiblement, la Région n’était pas sur la même longueur d’onde : le permis a été refusé à ce niveau également.
Chimtex a alors introduit un recours au Conseil d’Etat - il n’est pas encore tranché - contre ce refus ministériel. Et a continué à fonctionner, jusqu’à l’incident du mois d’août Les riverains se sont constitués partie civile pour réclamer le paiement des dégâts causés aux jardins, aux haies et aux arbres.
Mais la défense est rude en affaires : pour l’avocat du gérant, il n’y a pas de lien entre l’infraction reprochée - avoir fonctionné sans permis ad hoc - et les dégâts aux plantations. Parce que le résultat aurait été le même si l’entreprise avait eu ses autorisations.
Se basant sur une expertise menée à la demande de la commune de Chastre, le conseil va plus loin : au printemps suivant, un expert a estimé que les arbres touchés par le nuage se portaient plutôt mieux que les autres, le traitement chloré ayant fait disparaître les parasites
Le ministère public n’est pas d’accord et inverse la logique à propos du lien de causalité. Si les règles avaient été respectées, il n’y aurait pas eu d’activités sur le site. Et donc pas de dégâts. Le tribunal dira ce qu’il en pense dans un mois.