56 000 oiseaux étudiés
Les bassins d’orage de Beauvechain sont devenus de véritables laboratoires à ciel ouvert pour les spécialistes et amateurs d’oiseaux. Depuis douze ans, dans les retenues d’eau, un suivi de l’avifaune est réalisé, notamment grâce à des campagnes de baguage. Des recensements de faune et flore sont aussi effectués par des naturalistes bénévoles. Ce suivi des sites de retenue d’eau (Nodebais, puis La Bruyère) est l’une des actions menées dans le cadre du plan communal de développement de la nature. Le premier suivi a démarré en 1999 à Nodebais. Depuis, quelque 56 704 oiseaux ont été étudiés et bagués à Beauvechain. "Venant de toute l’Europe pour aller vers des pays lointains, les oiseaux nichant ou transitant par ces lieux ont permis d’établir un plan de gestion adapté à chaque site", explique Vincent Bulteau, conseiller en environnement à Beauvechain et auteur du rapport sur le sujet en collaboration avec Laurent Leclercq et Frédéric Dermien, collaborateurs de l’Institut royal des sciences naturelles, qui revient sur douze ans de travail. Depuis 1999, 146 espèces ont été observées à Nodebais, 99 espèces et sous-espèces baguées, 180 individus ont été bagués ou repris dans 16 autres pays, de la Russie à la Mauritanie. La plus longue distance réalisée par un oiseau : 3 632 kilomètres. Le plus rapide des voyageurs a effectué 267 kilomètres par jour.
Publié le 20-04-2011 à 09h00
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Les bassins d’orage de Beauvechain sont devenus de véritables laboratoires à ciel ouvert pour les spécialistes et amateurs d’oiseaux. Depuis douze ans, dans les retenues d’eau, un suivi de l’avifaune est réalisé, notamment grâce à des campagnes de baguage. Des recensements de faune et flore sont aussi effectués par des naturalistes bénévoles. Ce suivi des sites de retenue d’eau (Nodebais, puis La Bruyère) est l’une des actions menées dans le cadre du plan communal de développement de la nature. Le premier suivi a démarré en 1999 à Nodebais. Depuis, quelque 56 704 oiseaux ont été étudiés et bagués à Beauvechain. "Venant de toute l’Europe pour aller vers des pays lointains, les oiseaux nichant ou transitant par ces lieux ont permis d’établir un plan de gestion adapté à chaque site", explique Vincent Bulteau, conseiller en environnement à Beauvechain et auteur du rapport sur le sujet en collaboration avec Laurent Leclercq et Frédéric Dermien, collaborateurs de l’Institut royal des sciences naturelles, qui revient sur douze ans de travail. Depuis 1999, 146 espèces ont été observées à Nodebais, 99 espèces et sous-espèces baguées, 180 individus ont été bagués ou repris dans 16 autres pays, de la Russie à la Mauritanie. La plus longue distance réalisée par un oiseau : 3 632 kilomètres. Le plus rapide des voyageurs a effectué 267 kilomètres par jour.
Vincent Bulteau insiste surtout sur l’intérêt écologique du bassin d’orage. "C’est un mal nécessaire pour limiter les inondations, mais il peut aussi être intégré dans le paysage, devenir un espace naturel, une zone humide et apporter un plus en matière de biodiversité. Un autre constat d’observateur : cela doit être géré comme une réserve naturelle. Les bassins d’orage à Beauvehain sont un site de nidification mais aussi un relais pour la migration. Tout endroit qui peut accueillir des espèces est un endroit adéquat. C’est un peu comme une station-service ou un restaurant sur le bord d’une autoroute. S’il n’y en a pas, vous continuez "
En douze ans, la population de visiteurs à plumes s’est modifiée. "On a une croissance des espèces d’abord, due à la gestion, et puis une stagnation à partir de 2006-2007. Actuellement, on est en légère régression, mais ça devrait se corriger. On a eu une stagnation, car le terrain du bassin d’orage de Nodebais s’est fortement "atterri". Il y a eu des coulées de boue. La terre elle-même ne pose pas de problèmes, mais il y a des zones de stagnation d’eau en moins et la faune et la flore liées à cet habitat ont disparu. Or, c’était un habitat représentatif du lieu. Mais des travaux sont prévus. C’est programmé par la Province." Le rapport a, en effet, été transmis à la Province, qui doit gérer le bassin d’orage. "Nous travaillons main dans la main avec la Province. Eux aussi sont intéressés car nous mettons en valeur leur travail également. Un curage est prévu. Pendant la saison de cure, il y aura une grande vasière et, après, il y aura une explosion de la biodiversité."
Les résultats récoltés pour le site de La Bruyère, au milieu de la plaine agricole, montrent, par exemple, l’importance du bassin dans le maillage écologique, et ce, "de façon très visuelle, au moment de la migration des sylvidés". Faute de temps ou de matériel, les quatre sites ne peuvent pas faire l’objet du même suivi. Les données scientifiques récoltées sont ensuite exploitées à deux niveaux. "Elles servent au niveau local pour la gestion des sites et puis pour étudier les migrations internes sur l’entité. Mais aussi pour implémenter des bases de données au niveau national et international. A partir de là, on peut mener de grandes études. Dans quels domaines ? C’est infini ! Des études sur les dynamiques de population, de répartition géographique, sur les changements de migration à cause du réchauffement climatique. Ici, dans les bassins d’orage, petit à petit, on a des indices, des signes dans ce domaine. Rien de scientifique, mais des constats : par exemple, en 2003, on a répertorié des pouillots de Bonelli. C’est une espèce méditerranéenne, jamais elle n’aurait dû se retrouver à Beauvechain. Une autre espèce d’oiseaux qui normalement niche plus dans le sud, se retrouve tout près de Nodebais. Et sa cousine, que l’on trouvait normalement ici en grand nombre, régresse et se dirige vers des aires plus septentrionales. De même, un type d’araignée d’origine méditerranéenne se retrouve à Beauvechain."
Par ailleurs, le rapport identifie, pour 44 espèces, les dates de passage des migrations : "On a donc des informations scientifiques; on va savoir, dans quelques années, si les espèces passent plus tôt ou plus tard, par exemple, en lien avec le réchauffement climatique ou d’autres changements de migration. Cela s’adresse aussi aux ornithologues et naturalistes pour savoir quand telle espèce est présente. Ce sont des espèces peu vues, car ce sont des migrateurs nocturnes."