Jeunes chanteurs et comédiens unis sur scène

Pour la première fois, ces ensembles artistiques bien connus dans la jeune province uniront leur talent pour un spectacle multidisciplinaire. Il sera inspiré de Fairy Queen et du Songe d’une nuit d’été et sera joué en mai. "On mêle le théâtre, le chant, la danse dans un même spectacle. Ce ne sera pas l’esprit fancy fair. On veut faire un magnifique spectacle, s’enthousiasme Charlotte Messiaen, la chef de chœur . Il y a dix ans, on avait monté le spectacle Didon et Enée de Purcell, et les élèves avaient beaucoup aimé la musique. Purcell a écrit le spectacle Fairy Queen, inspiré par le Songe d’une nuit d’été."

Il s’agit d’un "semi-opéra", une succession de masques, divertissements scéniques en vogue en Angleterre depuis le XVIe siècle. Adaptation de la pièce Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare (1595), l’opéra suit l’intrigue shakespearienne d’assez loin. L’action de la pièce se déroule au cœur d’une forêt profonde, durant une nuit d’été, peut-être la nuit de la Saint-Jean. Quatre jeunes gens amoureux s’y retirent pour fuir le courroux de leurs parents et du prince Thésée, dont le mariage doit être célébré le lendemain. Au cours de cette nuit proprement magique, les jeunes amoureux vont entrer en relation avec le monde onirique des fées et des elfes qui hantent la forêt.

La version de Purcell est une défiguration du Songe d’une nuit d’été entrecoupée de morceaux musicaux divers : symphonies et danses, chœurs, soli et ensembles vocaux solistes. The Fairy Queen n’étant pas très lié à une trame événementielle, le spectacle brabançon se rapprochera de la pièce de Shakespeare.

L’Ensemble vocal a déjà tenté l’expérience de Fairy Queen avec une autre troupe de théâtre "amateur," mais en Hongrie, lors du congé de carnaval. Le groupe a chanté les passages musicaux en anglais, tandis que les jeunes Hongrois jouaient la pièce dans leur propre langue : "On peut jouer Shakespeare sur toute la surface de la terre. Ça peut se jouer en n’importe quelle langue, cela n’a aucune importance, estime Charlotte Messiaen . Les jeunes Hongrois et Belges ne savaient pas parler et communiquaient bien malgré tout. Ils partageaient l’amour d’une même œuvre, et dans le même rêve ."

Clémence, 15 ans, membre de la chorale, a fait le voyage en Hongrie et sera aussi de la partie pour la collaboration avec la Maison de la Création. "Pour moi, c’était la première fois que je jouais dans un tel spectacle. On ne fait pas que chanter. On a dû aussi apprendre les danses de l’époque ! On a suivi des cours de danse plusieurs fois. Les textes et les musiques sont aussi assez anciens, c’est vrai, mais c’est une histoire imaginaire, et je n’ai pas l’impression que c’est fort éloigné de nous ! Ce spectacle, c’est aussi différent d’un concert normal : il faut faire attention aux sorties, aux entrées, il y a des ordres à respecter. Il y a beaucoup plus de mise en scène Mais travailler avec des comédiens, ça élargit notre domaine d’action, c’est chouette, et ça fait des rencontres en plus !"

C’est aussi l’avis de Jean-François Demeyère, metteur en scène et actif à la Maison de la Création : "Ils vont découvrir le travail, la discipline de l’autre. Il y a beaucoup de passerelles entre les deux Au sein de la Maison de la Création, on aime bien la multidisciplinarité. On la pratique déjà en interne, avec de la danse, mais on ne l’avait encore jamais fait avec du chant et un groupe extérieur." Pour lui, ce spectacle , "c’est du théâtre d’ados, pas du théâtre amateur au sens habituel du terme comme font les adultes. Et le Songe d’une nuit d’été, c’est justement une histoire d’ados. Et puis, il y a le fait d’avoir un groupe d’ados qui jouent ces textes classiques, on essaye de sensibiliser les jeunes à cet univers ancien de 400 ou 500 ans, qui raconte en fait quelque chose d’universel".

La représentation de Fairy Queen sera donnée au théâtre Jean Vilar de LLN. "On bénéficiera de décors prêtés par l’IAD, et des arbres du Jean Vilar, puisque nous sommes dans une forêt ! Je pourrai bénéficier de beaux éclairages, et l’acoustique sera aussi adaptée pour les chants."

La trentaine de choristes adolescents issus de l’ensemble vocal du Brabant wallon dirigé par Charlotte Messiaen et de plus jeunes élèves du Petit conservatoire, se joindront donc à une douzaine d’acteurs et d’actrices de 12 à 18 ans de la Maison de la Création. Ils préparent le spectacle depuis plusieurs mois chacun de leur côté. Les groupes se retrouveront pour une première répétition ensemble à partir de la semaine prochaine. Les artistes amateurs seront accompagnés par un orchestre de chambre professionnel, l’ensemble "Conversation", qui interprétera la partie instrumentale du spectacle et coachés par un maître à danser, Carla Fabris. Le spectacle sera joué au théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve, le mardi 3 mai à 20h précises au profit de l’association "Vivre son deuil".

PAF : 15 € (10 € pour les -12 ans) reservation.fairy.queen@gmail.com ou 0474.498.775.