Une Fondation pour protéger les paysages
Comment mieux protéger les paysages du Brabant wallon ? Dans la jeune province, diverses associations tentent de répondre à cette question, chacune à leur façon. L’association Lasne-Nature est active dans ce domaine depuis 20 ans et propose une nouvelle idée dans son dernier bulletin trimestriel.
Publié le 03-05-2011 à 10h32
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Comment mieux protéger les paysages du Brabant wallon ? Dans la jeune province, diverses associations tentent de répondre à cette question, chacune à leur façon. L’association Lasne-Nature est active dans ce domaine depuis 20 ans et propose une nouvelle idée dans son dernier bulletin trimestriel. "Depuis deux décennies, "Lasne Nature" s’est alarmée de la disparition progressive des échappées paysagères qui s’offrent aux regards des personnes qui circulent sur nos routes et chemins", explique l’association dans sa revue. A Lasne Nature, on reconnaît que les autorités compétentes, "dans la mesure où elles n’ont pas été bridées par certaines dispositions législatives contraignantes", ont tenu à plusieurs reprises à refuser certaines demandes de permis d’urbanisme ou de permis de lotir.
Et l’association ajoute que ces autorités ont aussi tenté de recourir, en plus, à divers moyens légaux de remédier à certaines imperfections du plan de secteur, citant ainsi les tentatives de procéder à des échanges de destinations de terrains à Anogrune, ou d’énoncer via un P.C.A., des prescriptions urbanistiques restrictives de l’espace constructibles. "Il reste que des vues paysagères qui étaient à la portée de tout le monde le long des routes disparaissent et que, si on ne trouve pas le moyen d’arrêter le processus destructeur, d’autres d’entre elles sont appelées à disparaître." Pour Lasne Nature, le plan de secteur, conçu au milieu des années 70, a sa part de responsabilité : selon elle, il a permis qu’on localise le long de voies publiques des rubans continus de zones réservées à l’habitat, bouchant ainsi, à terme, les vues sur la campagne. Autre obstacle : l’autorité qui ôte le caractère de "zone d’habitat" à certains terrains à bâtir doit indemniser les propriétaires de la moins-value que cela entraîne : "Et on est amené à constater qu’aucun niveau de pouvoir n’est disposé à dégager de l’argent public pour cela."
Alors, que faire, se demande l’association lasnoise : "Récemment, une idée qui répond à cette question est née : confier la sauvegarde de notre patrimoine paysager à une Fondation d’intérêt public - c’est elle qui se chargerait de cette indemnisation, tout simplement en achetant à leurs propriétaires actuels les terrains à bâtir "mal situés", c’est-à-dire "situés à des endroits encore d’intérêt paysager". La Fondation veillerait à conserver ces terrains vierges de toute construction. Mais avec quel argent ? Comme dans le cas de toutes les Fondations d’intérêt public, répond Lasne Nature : à l’aide de dons et de legs opérés par des citoyens et des institutions. En matière de legs, le don à cette fondation d’intérêt public pourrait entraîner des avantages en matière de droits de succession. Pour ce projet, les initiateurs de cette "Fondation pour la conservation des paysage" visent une population assez aisée et sensible à la beauté des paysages. "L’asbl Lasne Nature s’est saisie, d’enthousiasme, de cette idée : notre asbl entreprend d’analyser la faisabilité d’une telle entreprise - jusqu’à trouver le cas échéant, avec l’accord et l’appui des autorités publiques, les hommes et les institutions capables de la fonder et de la faire fonctionner."
La fondation pourrait être mise sur pied d’ici le mois de juin. Une charte doit aussi être rédigée pour préciser des critères afin d’identifier quels paysages peuvent être préservés. Des pourparlers sont en cours avec la Fondation Roi Baudouin. Intéressée par l’idée, elle pourrait léguer certains terrains qu’elle possède à Lasne. Du côté des autorités communales lasnoises, la bourgmestre Brigitte Defalque a estimé dans Espace-Vie, la revue spécialisée dans l’urbanisme du CCBW qu’il s’agit d’une bonne idée mais qu’elle a certaines craintes quant à sa mise en pratique.