3 QUESTIONS À Charles Mouchenier

L’un des trois témoins wavriens du court-métrage "Absences".

L’un des trois témoins wavriens du court-métrage "Absences".

Que se passe-t-il pour vous le 10 mai 1940 ?

"J’ai alors 17 ans et, en revenant de Grez-Doiceau, où habitait mon frère, des avions allemands mitraillent un tram juste à côté de moi, route de Louvain. J’ai vécu une très grande frousse. Je n’étais pas mobilisé, mais le lendemain, c’était l’évacuation et on s’est retrouvé à Toulouse."

A Wavre en août 1940, il vous faut participer au travail obligatoire…

"Devant l’hôtel de ville de Wavre, il y avait un énorme trou que nous devions déblayer J’ai ensuite dû préparer un terrain pour en faire un champ d’aviation à Orp-Jauche. J’ai reçu des dizaines de convocations pour le travail obligatoire en Allemagne, mais je n’y ai pas répondu. En mars 1943, les Allemands sont venus me chercher. Près de Berlin, nous devions faire des longues vues en prévision du débarquement. Nous travaillions 12 heures par jour et nous recevions 300 gr de pain et 60 gr de beurre pour une semaine et un bol de sang bouilli que j’étais incapable d’avaler."

Lors d’une permission, vous restez à Wavre…

En janvier 44, je ne voulais plus être séparé de ma famille. En novembre, comme les Allemands me cherchaient partout, je me suis engagé dans l’armée belge qui partait en Irlande. Fin septembre 1945, j’ai enfin retrouvé ma femme et mes deux fils."

(Propos recueillis par Laurence Dumonceau)

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