Les étudiants trient pour rien
Chaque année, les habitants de la Jeune Province produisent en moyenne 153 kilos d’ordures ménagères. Et, depuis dix ans, la production de déchets est en constante diminution. Si bien qu’en 2010, 58 000 tonnes de détritus ont été récoltés, contre 69 000 en 2001. Soit une baisse de 16 % en à peine dix ans.
Publié le 06-05-2011 à 10h21
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Chaque année, les habitants de la Jeune Province produisent en moyenne 153 kilos d’ordures ménagères. Et, depuis dix ans, la production de déchets est en constante diminution. Si bien qu’en 2010, 58 000 tonnes de détritus ont été récoltés, contre 69 000 en 2001. Soit une baisse de 16 % en à peine dix ans. Commune verte par excellence, Ottignies-LLN peut se féliciter d’être l’entité qui produit le moins de déchets avec 108 kg/an en moyenne par habitant. Mais alors que le recyclage est systématisé depuis plusieurs années dans les différentes communes de la province, il est mal appliqué sur le site universitaire. Un système existe pourtant, mais il n’est pas efficient : à l’heure actuelle, trop peu d’étudiants trient leurs déchets.
"Pourtant, ils sont interpellés par la problématique et sont déjà éduqués depuis l’enfance aux réflexes du tri", explique Delphine Masset, permanente à l’assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL). "Ils trient, mais c’est au niveau de la collecte qu’une défaillance survient." Une enquête avait en effet été réalisée en 2009 auprès de 80 kots UCL et privés par le Kap Vert, un kot à projet axé sur l’environnement.
Résultat : seuls 37 % des étudiants en kot dans des logements privés triaient efficacement leurs déchets, contre 65% dans les kots UCL. Deux ans après, les choses ne semblent guère avoir évolué. Principale cause de l’inefficience du tri chez les étudiants : le manque ou l’absence de locaux où déposer les déchets une fois triés, en attendant leur ramassage. "Les sacs PMC sont soit déposés dans un local attribué aux sacs-poubelles gris, soit déposés au pied de ces édicules, soit directement mélangés avec les sacs gris dans un même container", explique-t-on au Kap Vert. "De ce fait, le tri réalisé par les étudiants est souvent vain puisque les sacs PMC seront ramassés avec les ordures ménagères par un seul et même camion."
Conscientes du problème, les autorités communales d’Ottignies-LLN planchent depuis plusieurs semaines sur une solution, en concertation avec l’AGL. "Nous avons effectivement été interpellés par des étudiants qui ont depuis longtemps l’habitude de trier leurs déchets chez eux mais qui ne le font plus dans leurs kots car ils savent que c’est inutile puisqu’au final, tous les déchets terminent au même endroit", confie Cécile Lecharlier. Selon l’échevine ottintoise de l’Environnement, les édicules destinés à entreposer les sacs-poubelles en attendant leur collecte sont trop exigus. "Lorsque les bâtiments ont été construits, le tri des déchets n’était pas encore une préoccupation. Les locaux ne sont donc pas adaptés."
Ce problème d’infrastructure risque d’être très difficile à régler, même si l’UCL et l’AGL tentent en ce moment une expérience (voir épinglé). "Nous ne pouvons pas exiger des collectes plus régulières pour les étudiants", poursuit Cécile Lecharlier. "Nous ne pouvons pas non plus imposer aux propriétaires privés d’aménager les locaux à leurs frais alors que les permis attribués à l’époque sont conformes. Nous ne pouvons que leur conseiller, même si nous savons pertinemment que les propriétaires n’ont rien à gagner en aménageant des locaux qui ne leurs rapporteront rien." Seule solution trouvée par la Ville : imposer aux bâtiments collectifs qui seront créés dans le futur la création d’édicules compartimentés. Mais cela ne réglera en rien la situation dans les bâtiments plus anciens