Renée Jacqmotte, une grande Juste

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région d’Ottignies fut une plaque tournante pour l’accueil d’enfants juifs qui purent ainsi échapper à la déportation et à une mort certaine.

Christian Laporte

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région d’Ottignies fut une plaque tournante pour l’accueil d’enfants juifs qui purent ainsi échapper à la déportation et à une mort certaine.

Renée Jacqmotte, arrière-petite-nièce du célèbre torréfacteur bruxellois connue de tous sur place comme "Marraine" ne fut pas étrangère à ce phénomène. Cette grande dame, qui a consacré plus d’un demi-siècle de sa vie aux enfants défavorisés, s’était installée en 1922 à Ottignies où elle fonda une troisième maison pour jeunes. Le "Joli Coin" sis près du Bois des Rêves, accueillit ainsi plus de cinq cents enfants jusqu’en 1972, date de sa fermeture. Des jeunes en retard de scolarité, des "enfants du juge" et des épileptiques qu’elle considérait tous comme ses propres enfants. Renée Jacqmotte vivait parmi eux, partageant leurs joies et leurs tristesses.

Mais cette humaniste altruiste fut aussi une authentique héroïne pendant la guerre, sauvant personnellement vingt-cinq enfants juifs et une famille. Sans oublier que certains enfants furent mis à l’abri dans des fermes de la région. Ce fut le cas ainsi de l’ancien journaliste de la RTBF, Willy Estersohn, accueilli par la famille Stouffs à Céroux, où il fut suivi de près par Claire, une des filles de la maison. Ce fut encore le cas du jeune Maurice Suchecki qui fut confié à un autre couple d’agriculteurs, Hector et Sidonie Vandenborren, qui exploitaient une ferme à Blocry. Ils acceptèrent immédiatement d’héberger l’adolescent qui prit le nom de Michel Janssen.

Si Renée Jacqmotte avait été nommée Juste parmi les Nations au début des années 1980, elle n’avait pas encore été honorée par l’administration communale. Ce sera chose faite ce dimanche à l’initiative de la déléguée du mémorial de Yad Vachem, Edith Moscovic qui doit aussi la vie sauve à Renée Jacqmotte et de l’échevine des associations patriotiques, Annie Galban-Leclef (PS) qui a décidé de rendre progressivement hommage à tous les Justes de sa région.

Après la messe (9 h 30) en l’église Saint-Rémy en hommage à toutes les victimes des deux guerres, il y aura un départ en car à 10 h 30 vers le Parc de l’Etoile où un hommage sera rendu devant la maison qu’habita Renée Jacqmotte. Puis les participants se rendront vers le cimetière de Blocry où une plaque commémorative sera apposée sur sa tombe à l’initiative de la Ville. Selon l’Agence diasporique d’information, Nelly Roobrouck-Vandenborren avait émis le vœu que les autorités honorent tous les Justes à cette occasion mais cela lui a été réfusé. Cela dit, Ottignies-LLN est aussi une des rares entités à compter une "avenue des Justes". Là, l’initiative se concrétisa sous l’impulsion de Jean Geismar, lui aussi enfant caché, disparu malheureusement il y a quelques années

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