Un poète qui n’a rien de ringard

C’était la fête des (belles) lettres jeudi, à l’hôtel de ville de Wavre, à l’occasion de la remise des prix Maurice Carême à l’initiative de la Fondation éponyme. Une manière pour la capitale du Roman Païs de Brabant mais aussi pour l’institution provinciale qui participe à l’événement depuis 1999 de mettre à l’honneur l’un de ses plus illustres citoyens avec la complicité de Jeanine Burny et ses amis. Dix ans après la mort de Maurice Carême en 1978, la Fondation portant son nom décidait de créer un prix de poésie en hommage au grand poète belge. Elle répondait ainsi à un vœu du poète, à savoir : "combler, en Belgique, le manque de prix de poésie libre de toute influence du monde littéraire officiel et se situant hors du cénacle des Académies".

Christian Laporte

C’était la fête des (belles) lettres jeudi, à l’hôtel de ville de Wavre, à l’occasion de la remise des prix Maurice Carême à l’initiative de la Fondation éponyme. Une manière pour la capitale du Roman Païs de Brabant mais aussi pour l’institution provinciale qui participe à l’événement depuis 1999 de mettre à l’honneur l’un de ses plus illustres citoyens avec la complicité de Jeanine Burny et ses amis. Dix ans après la mort de Maurice Carême en 1978, la Fondation portant son nom décidait de créer un prix de poésie en hommage au grand poète belge. Elle répondait ainsi à un vœu du poète, à savoir : "combler, en Belgique, le manque de prix de poésie libre de toute influence du monde littéraire officiel et se situant hors du cénacle des Académies".

Le prix 2011 a été attribué à Philippe Lekeuche pour son recueil "L’éperdu". Ce Tournaisien de naissance fait de la poésie depuis l’âge de 12 ans. Il fut influencé par Madeleine Gevers mais surtout par Maurice Carême lui-même qui le persuada de signer de son nom et plus du pseudonyme qu’il s’était choisi. Docteur en psychologie de l’UCL où il enseigne aujourd’hui, Philippe Lekeuche estime que "le poète est un témoin parmi les autres, ce qui ne lui donne pas un statut supérieur". A propos de son recueil "L’éperdu", la Fondation Carême précise qu’"il faut parler d’un cri d’amour profond, douloureux, bien souvent tragique ! Le Mal rôde sans cesse que n’apaisent ni les anges ni une présence divine sous-jacente que le poète croit apercevoir et qui se dérobe au même instant". Et d’ajouter qu’à son propos "on pense aussi à certains textes de nos grands poètes de Flandre. Philippe Lekeuche se sert de sa langue avec une force que l’on rencontre rarement dans la poésie de langue française "

Parallèlement au prix de poésie, la Fondation remet aussi un prix d’études littéraires destiné à récompenser un essai ou une étude sur l’œuvre et la personnalité de Maurice Carême. Il a été attribué à Béatrice Libert pour "Au pays de Maurice Carême". Selon le jury, "elle cerne dans cet essai, avec une étonnante lucidité et un sens aigu de l’essentiel, l’inimaginable diversité d’une œuvre qui s’ouvre à tous les publics. Elle sait d’emblée que la poésie pour les enfants, cela n’existe pas. "C’est de la poésie" affirmait le poète de "Mère" ajoutant que "les enfants ont droit comme les autres lecteurs au meilleur". Et le jury d’ajouter que le temps est venu où, dans les manuels scolaires, en France notamment, ne paraissent plus que des textes de première valeur et de grands poètes. Maurice Carême y détient une place de choix. L’essai de Béatrice Libert, s’il en était nécessaire, le réaffirme. De l’œuvre carémienne, elle n’exclut aucun aspect; ni celui d’une grâce aérienne ni celui parfois tragique qui aborde les thèmes existentiels de l’homme."

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...