Le palais d’un autre temps
Avocats, magistrats et parquet exigent qu’on réactive le projet d’extension au palais de justice II de Nivelles. Les conditions de travail à l’ancien palais, Grand-Place, sont déplorables.
Publié le 27-09-2012 à 04h15 - Mis à jour le 27-09-2012 à 07h41
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Dans le palais de justice du XIXe situé sur la Grand-Place, le manque criant d’espace, l’impossibilité d’instaurer des mesures de sécurité et la vétusté des locaux ne permettent plus de travailler. Cet appel au secours concernant "l’ancien" palais de justice situé sur la Grand-Place de Nivelles est celui, exprimé, hier matin, par le bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Nivelles, le procureur du Roi, le président de la commission des bâtiments judiciaires et la présidente du tribunal de première instance de Nivelles. Ensemble, ils ont dénoncé les lamentables conditions de travail mais aussi l’insécurité flagrante qui, depuis des années, complique singulièrement leurs missions.
Le palais II, construit à la fin des années 90, abrite lui aujourd’hui le tribunal du travail et celui du commerce, leurs services respectifs et la cour d’assises. Mais tous les autres services sont à l’étroit ou bien éparpillés en ville : le tribunal de la jeunesse aux Portes de l’Europe, les pièces à conviction dans le zoning Sud, peut-être bientôt les chambres civiles à la rue de Soignies
"Ce n’est pas des magistrats dont nous avons besoin mais des coureurs à pied ou des pilotes automobiles, ironise le procureur du Roi Jean-Claude Elslander. Et ceux qui sont ici dans l’ancien palais vivent des conditions de travail impossibles. Nous avons également un gros problème de sécurité dans ce bâtiment : on y entre, on y monte les étages ou on y arpente les couloirs comme dans un moulin !"
De fait, une petite visite permet de se rendre compte que les bureaux individuels n’existent plus : ils sont occupés par trois, voire quatre employés. Les juges, eux, n’ont plus de bureau depuis belle lurette.
Dans les couloirs, les armoires explosent et côtoient le mobilier dépareillé qu’on ne peut pas caser ailleurs. C’est que les caves, même celles qui sont inondées et les réduits où on ne peut pas circuler debout, sont encombrées d’archives stockées dans les rayonnages puis, faute, de place, à même le sol.
Pas la peine de rêver d’un espace pour manger : il n’y a même pas de salle pour les réunions de travail. On vous passe les détails pour les toilettes, mixtes et partagées entre le personnel, le public et les détenus.
Pour l’ensemble des acteurs du monde judiciaire, il est plus qu’urgent que le projet d’extension du palais II, dont les plans sont dessinés et pour lequel des expropriations ont déjà eu lieu, soit réactivé. Ces nouvelles infrastructures sont prévues pour 200 employés. Même le crédit budgétaire est prévu au niveau fédéral mais curieusement, le projet est complètement tombé aux oubliettes depuis 2008. "Si nous avons la perspective de la construction de ce nouveau palais, on peut encore tenir un petit peu parce que le personnel est de bonne volonté. Mais les conditions de travail sont impossibles et la situation devient très dangereuse", résume le procureur du Roi de Nivelles.Vincent Fifi