"Mon corps a agi machinalement"
Les jurés de la cour d’assises ont entamé hier l’examen d’un dossier de parricide d’une particulière violence. Le 26 juin 2010, la victime a été tuée à coups de couteau et de massette par son fils âgé de dix-huit ans moins deux jours.
Publié le 23-05-2013 à 04h30 - Mis à jour le 23-05-2013 à 08h43
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Les jurés de la cour d’assises ont entamé hier l’examen d’un dossier de parricide d’une particulière violence. Le 26 juin 2010, la victime a été tuée à coups de couteau et de massette par son fils âgé de dix-huit ans moins deux jours.
Par un mineur, donc, ce qui fait que l’anonymat de l’accusé est protégé par la loi. Le jeune homme a indiqué qu’il voulait, dans un premier temps, assommer son père avec la massette pour prendre le contenu de deux tirelires. Encore qu’il ait avoué mardi que les tirelires n’étaient qu’un prétexte : il comptait surtout se venger de plusieurs mois de tension - lire ci-contre - en frappant.
Mais à ce stade, d’après lui, il ne s’agissait pas de tuer. Les choses ne se sont pas passées comme prévu : l’homme, frappé au crâne par derrière avec un gros marteau pesant plus d’un kilo, est resté conscient et a saisi son fils aux poignets en le traitant d’abruti.
Le jeune homme a dans un premier temps appelé les secours, comme le blessé qui perdait beaucoup de sang lui ordonnait de le faire. Puis il a sorti un couteau de sa poche et a frappé à plusieurs reprises au niveau du cou. "Je ne m’attendais pas à ce qu’il se relève, a précisé l’accusé hier. J’étais paniqué, tout mon corps tremblait "
Avec ces nouvelles blessures profondes au cou, le père est tout de même parvenu à descendre les escaliers de la maison et à se diriger vers la terrasse. Son fils l’avait frappé avec une telle force que le couteau s’était brisé.
L’adolescent, après quelques secondes d’hésitation, s’est lancé à sa suite. Reprenant la massette qui était tombée par terre et s’armant d’un deuxième couteau dans la cuisine, il a rattrapé son père sur la terrasse.
Là, il a encore frappé à plusieurs reprises à la tête. L’homme agonisait au sol et l’accusé l’a littéralement achevé avec un couteau de boucher. "La seule explication, c’est le principe de la cocotte minute, a indiqué le jeune homme en répondant aux questions du président. Je gardais mes émotions en moi et tout est ressorti d’un coup, amplifié. Mon corps a agi pratiquement machinalement, mon esprit était vide."