Petit à petit, un isolement total
L’acte d’accusation lu hier matin aux jurés par l’avocat général Pierre Rans a indiqué qu’à l’époque des faits, l’accusé qui n’avait pas encore dix-huit ans vivait pratiquement reclus dans sa chambre depuis un an et demi. Fan de mangas, il passait le plus clair de son temps à surfer sur Internet, à écrire à certains correspondants sur des forums spécialisés, et à regarder la télévision.
Publié le 23-05-2013 à 04h30
Nivelles L’acte d’accusation lu hier matin aux jurés par l’avocat général Pierre Rans a indiqué qu’à l’époque des faits, l’accusé qui n’avait pas encore dix-huit ans vivait pratiquement reclus dans sa chambre depuis un an et demi. Fan de mangas, il passait le plus clair de son temps à surfer sur Internet, à écrire à certains correspondants sur des forums spécialisés, et à regarder la télévision.
L’interrogatoire mené patiemment par le président Michel De Grève a mis en évidence les étapes successives d’un isolement qui s’inscrit dans tout un contexte. Les parents de l’accusé se sont séparés alors qu’il était jeune et celui-ci a expliqué qu’il n’avait pas ressenti cette situation comme douloureuse.
Au départ, il vivait chez sa mère mais il s’est disputé avec son beau-père. Il a ensuite vécu avec son père et sa belle-mère mais ses résultats scolaires, remarquables jusqu’en 4e primaire, se sont détériorés. Entré en secondaire, il préférait s’amuser avec ses copains et ses résultats ont continué à plonger. Son père ne lui a pas laissé le choix et l’a envoyé en internat.
Ressentant cela comme une punition, l’adolescent qui n’avait pas choisi son option a encore moins travaillé. D’où de nouvelles tensions.
En 2008, obligé de rentrer à la maison chaque jour et de prendre le train tôt pour aller en classe, le jeune homme a fini par faire semblant de se rendre à l’école : caché, il attendait que son père parte au travail et rentrait à la maison pour regarder la télé.
Quand la supercherie a été découverte, les tensions sont devenues insoutenables. Et le jeune homme s’est cloîtré dans sa chambre pour éviter de se faire enguirlander en permanence. Pour ne pas croiser son père en allant aux toilettes, il se soulageait même dans des bouteilles.
La famille a fait appel à des services d’aide, mais ceux-ci se sont avérés impuissants face à l’absence de projets de l’accusé et à son refus de toute contrainte. Son père avait annoncé, pour l’obliger à réagir, qu’il le mettrait dehors dès qu’il serait majeur. L’accusé a commis le parricide deux jours avant ses dix-huit ans