Ecolo et PTB exigent des tests de discrimination à l’embauche
Si tous les partis politiques se rejoignent sur la réalité de la discrimination à l’embauche, les outils imaginés pour lutter contre le phénomène divergent fortement. Pour Ecolo-Groen et le PTB, c’est clair en tout cas : il faudrait que l’inspection régionale procède à des tests de situation pour détecter les entreprises en infraction.
Publié le 23-06-2016 à 09h25 - Mis à jour le 23-06-2016 à 09h27
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Le parlement bruxellois devrait interroger des experts sur l’opportunité de procéder au testing.Si tous les partis politiques se rejoignent sur la réalité de la discrimination à l’embauche, les outils imaginés pour lutter contre le phénomène divergent fortement. Pour Ecolo-Groen et le PTB, c’est clair en tout cas : il faudrait que l’inspection régionale procède à des tests de situation pour détecter les entreprises en infraction.
"Notre proposition de résolution sur l’introduction de tests de situation pour lutter contre la discrimination à l’embauche sera discutée ce jeudi au Parlement (NdlR : en commission Affaires économiques). Dans ce cadre, on va proposer l’audition d’experts sur la question", a expliqué ce mercredi Zoé Genot, la cheffe du groupe parlementaire Ecolo-Groen. "On veut demander à la Région de retenir les tests de situation en tant qu’instruments de contrôle de la législation", a ajouté le député écologiste Bruno De Lille.
Ce mercredi, les membres d’Ecolo-Groen n’étaient pas les seuls à prôner l’instauration du testing, puisque des élus PTB, dont le député Youssef Handichi, mais aussi les membres de la plateforme Praktijktesten Nu participaient également à la conférence de presse. "Un consensus se dégage peu à peu sur la nécessité d’instaurer des tests de situation pour pouvoir prouver la discrimination et la sanctionner", a résumé Hakim Benichou, de la plateforme.
Dans les rangs de la majorité, le PS - et plus particulièrement les députés Catherine Moureaux et Jamal Ikazban - se montre favorable à un débat sur le testing. Le CDH et DéFi, les deux autres partenaires, se disent prêts à discuter du sujet, mais dans le cadre plus global de la discrimination à l’embauche.
Reste que le débat fait rage entre ceux qui pensent que la Région bruxelloise n’est pas compétente pour effectuer ces tests, et ceux qui affirment le contraire. "La Cour d’appel de Mons a condamné la pratique du testing comme une pratique déloyale", lance ainsi le chef de file DéFi Emmanuel De Bock.
Pour l’heure, les partisans du testing rappellent la mésaventure de Samira, une jeune Bruxelloise qui avait dû prétendre en janvier s’appeler Cécile pour obtenir un entretien d’embauche, pour indiquer que la situation doit évoluer.
De son côté, Actiris confirme que la discrimination à l’embauche est un fléau à combattre davantage. "A Bruxelles, le chômage des personnes d’origine belge est de 10 %, et de 30 % pour celles d’origine marocaine. Il y a un souci", explique Marc Njeim, son porte-parole.