Les eaux de 15 000 Brabançons toujours pas épurées
L’IBW envisage la construction d’encore 16 nouvelles stations d’épuration.
Publié le 14-07-2016 à 07h44 - Mis à jour le 14-07-2016 à 07h45
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Depuis 1991 et une directive concernant l’assainissement des cours d’eau, la Belgique est régulièrement condamnée par l’Europe en raison d’importants retards concernant l’épuration des eaux usées. La directive européenne prévoyait en effet que l’ensemble des agglomérations de plus de 15 000 habitants devait être raccordé à des stations d’épuration pour le 31 décembre 2000, et pour le 31 décembre 2005 pour celles dont le nombre d’habitants se situe entre 2 000 et 15 000.
Si le Brabant wallon est l’une des provinces belges les plus avancées en la matière, sa dernière station d’épuration de plus de 2 000 équivalents-habitants (EH) n’a été inaugurée à Bousval qu’en septembre 2015. "Cela a permis de clore 15 années d’étude et de travaux pour se mettre en conformité par rapport à la législation européenne", précise Raphaël Lateur, porte-parole de l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW), chargée de construire ces stations d’épuration dans la Jeune Province.
Mais le travail n’est pas fini pour autant : selon nos calculs, les eaux usées de près de 15 000 Brabançons wallons ne sont toujours pas épurées. Et terminent, par conséquent, dans nos rivières. Une aberration écologique qui devrait être corrigée dans le futur. L’IBW envisage en effet la création de 16 nouvelles stations d’épuration pour épurer les eaux usées des agglomérations de moins de 2 000 EH, tandis que celle de Saint-Géry (Chastre), devenue obsolète par la création de celle de Villeroux, sera déclassée. "La programmation 2017-2021 doit encore être décidée au sein de la SPGE, précise Raphaël Lateur. Mais, en Brabant wallon, on avance déjà sur certains points. Comme la création d’une station d’épuration à Oisquercq. Les travaux débuteront en septembre. Cette station aura une capacité de 3 000 EH car on doit tenir compte de l’évolution démographique future."
Des projets à l'étude
D’autres stations d’épuration sont aussi à l’étude. Notamment à Bois-Seigneur-Isaac (800 EH), au Pinchart d’Ottignies (100 EH) et à Néthen (1 950 EH).
Aujourd’hui, l’IBW épure les eaux usées de 97 % de la population du Brabant wallon, contre 90 % en Région wallonne. L’objectif est de connecter un maximum de citoyens aux stations d’épuration. Mais arriver à 100 % semble impossible, certaines habitations étant particulièrement isolées. "Pour celles-là, il sera sans doute plus intéressant d’avoir recours à des fosses sceptiques ou des stations d’épuration individuelles car elles seront moins chères pour la collectivité."
En Brabant wallon, il resterait 300 kilomètres de collecteurs à poser pour éviter que les 2 000 kilomètres d’égout se déversent dans nos rivières. Mais lorsque l’on regarde la carte des stations d’épuration dans la Jeune Province, on constate que l’Est est particulièrement mal desservi. "L’Est n’est pourtant pas le parent pauvre de l’IBW en matière d’épuration, confie Raphaël Lateur. Mais les stations d’épuration sont prioritaires là où c’est actuellement le plus problématique de déverser les eaux usées dans les rivières."
Il y a aussi une logique purement géographique : épurer les eaux en aval alors qu’elles ne le seraient pas en amont rendrait tout travail inutile. Il faut donc travailler en amont des bassins de la Dyle et de la Senne puis descendre progressivement vers la vallée. Et pour rassurer les habitants de l’est de la province, l’IBW prévoit d’y construire 12 nouvelles stations d’épuration dans le futur.