Court-Saint-Etienne: des sinistrés virés par leurs assurances
Plusieurs habitants de la commune ont reçu des courriers résiliant leurs contrats.
Publié le 20-07-2016 à 07h00 - Mis à jour le 20-07-2016 à 07h01
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Voilà une initiative qui risque de ne pas redorer le blason des assureurs, souvent pointés du doigt pour empocher les primes de leurs affiliés et rechigner à rembourser les indemnités en cas de sinistre : plusieurs habitants de Court-Saint-Etienne récemment touchés par les inondations se sont en effet vus exclure de leurs assurances, en raison de sinistres à répétition.
C’est notamment le cas de Jean Laurent, un habitant de la rue du Pont de Pierres, inondée à deux reprises lors des intempéries du mois dernier juin. D’abord le 8 juin, en suite le 23. "Immédiatement après les inondations, j’ai contacté mon assureur qui est venu sur place, confie le Stéphanois. On a défini une somme pour les indemnités. Mais je la trouve trop faible par rapport à la perte de patrimoine."
Jean a, depuis, été remboursé. Mais le lendemain du virement, il recevait une lettre de son assureur. Avec une très mauvaise nouvelle. "Suite aux inondations de juin, mon assureur (ING, NdlR) prenait la décision unilatérale de résilier mon contrat. Je n’ai pas eu le choix. J’étais sidéré. Je me suis demandé ce qui nous tombait dessus."
Une décision qui vient encore renforcer l’amertume générée après les inondations. "Nous sommes doublement pénalisés. D’abord, parce que l’eau a envahi nos maisons. Et ensuite, parce que nous sommes radiés des assurances. Je peux comprendre que quelqu’un qui a eu 20 accidents de voiture soit radié mais, ici, c’est complètement indépendant de notre volonté. Nous n’avons rien fait de mal. On a subi les événements et, aujourd’hui, nous sommes punis."
Jean Laurent n’a toutefois pas l’intention de laisser tomber. "Je suis retourné voir mon assureur. On n’a pas le choix : la loi impose d’assurer son habitation. On va voir ce qu’il y a moyen de faire. Mais les primes seront certainement augmentées."
En 45 ans, Jean Laurent n’a pourtant connu ses premières grosses inondations qu’en 2010. "Puis deux fois ici en juin. Je trouve déplorable de résilier un contrat après 45 ans de fidélité."
Aujourd’hui encore traumatisé par les récents événements, Jean avoue avoir encore beaucoup d’anxiété quand il commence à pleuvoir. D’autant plus qu’il n’a pas encore terminé de nettoyer son habitation. "On va dire que 90 % des dégâts sont nettoyés. Mais il reste encore quelques petites choses à faire."