Polémique: Un potager sur un cimetière à Rixensart (Genval)
La commune de Rixensart a omis de suivre la procédure légale.
Publié le 23-10-2016 à 09h21 - Mis à jour le 23-10-2016 à 09h36
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La commune de Rixensart a omis de suivre la procédure légale. À Genval (Rixensart), de nombreux riverains se sont manifestés, offusqués. La raison ? La volonté de la commune d’aménager un potager sur un terrain où étaient érigés jusqu’en 1920 une église et… son cimetière.
Ce qui devait arriver arriva. Lors des travaux de réaffectation, de nombreux ossements sont apparus pour le plus grand désarroi de certains riverains qui avaient leurs arrière-grands-parents enterrés à cet endroit. Ils n’ont pas manqué de contacter le Monsieur Cimetière de la Région wallonne, Xavier Deflorenne qui s’est rendu sur place.
L’expert ne cache pas son incompréhension : "La commune a décidé de travailler sur un terrain vague pour créer un potager. Le problème, c’est qu’il s’agit de l’emplacement de l’ancienne église de Genval et du cimetière. Ils ont donc vu des ossements apparaître et ont décidé de reboucher le trou et d’arrêter les travaux… Mais voilà, il suffit d’observer, des restes affleurent, les ossements sont là en nombre. Je viens de trouver une demi-mâchoire…"
Xavier Deflorenne est catégorique : ce genre de travaux nécessitait un projet à remettre par les autorités communales au gouverneur provincial et donc impliquait un encadrement du gestionnaire de tutelle régional. "Cela aurait évité ces péripéties. Ici, on est dans une situation d’insalubrité publique, avec une visibilité négative pour la commune et en plus, un chantier non sécurisé ! Si la procédure avait été respectée, il aurait été facile d’anticiper les risques inhérants à envisager un potager sur un ancien cimetière. Le terrain est saturé de restes organiques, et donc, potentiellement toxiques !"
Monsieur Cimetière suppose une maladresse communale, une volonté d’agir vite. Quoi qu’il en soit, les conséquences auraient pu être évitées. "La commune n’a visiblement pas estimé les risques. En aménagement du territoire, il y a des mesures à prendre. La procédure n’a pas été suivie. Ce sont des travaux illégaux."
Du côté des autorités communales, c’est l’embarras… "On me rapporte avoir oublié qu’il s’agit d’un ancien cimetière, que si une erreur a été faite, elle sera corrigée. Sans agir dans la précipitation, les décideurs auraient pu prendre leurs informations, voire se renseigner. Il y a à Genval des personnes qui ont de la mémoire et qui auraient pu prévenir. Là, j’entends que les autorités veulent vite installer un ossuaire et dépolluer le sol… Il y a au mois trois mètres de profondeur à traiter… L’urgence est néfaste. Il convient que la commune prenne des mesures respectueuses de la législation et de la population."