Bruxelles: L’habitat intergénérationnel pour rompre la solitude
Publié le 05-04-2017 à 08h23 - Mis à jour le 05-04-2017 à 08h24
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De plus en plus de personnes âgées décident de partager leur logement avec un étudiant.Je vivais ici avec ma femme mais depuis qu’elle a Alzheimer, elle se trouve en maison de repos. Je me sentais un peu seul et j’avais envie de trouver quelqu’un pour partager l’appartement avec moi. J’ai vu un article qui parlait d’une ASBL proposant des logements intergénérationnels et je les ai contactés. On m’a proposé deux candidatures d’étudiants mais le courant est directement bien passé avec le premier que j’ai rencontré alors il est venu occuper la deuxième chambre vide."
Cela fait maintenant sept mois qu’Alain, un retraité de 77 ans, vit avec François, un étudiant de Bac 1 en électromécanique. Originaire de Chaumont-Gistoux, le jeune homme cherchait un pied-à-terre à Bruxelles afin de se rapprocher de son université. Dans l’optique d’éviter de louer un kot à un prix exorbitant, et d’acheter les meubles qui vont avec, François a choisi d’intégrer un logement intergénérationnel, proposé par l’ASBL 1Toit2âges.
"Au moins ici, je vis dans le calme. Ce n’est pas comme dans un kot qu’il faut partager à quatre personnes. Je reste ici du dimanche soir au vendredi. On mange ensemble le soir et nous passons parfois des soirées devant un match de football. Je suis libre de rentrer quand je veux car j’ai le double des clés. La seule restriction, c’est que je dois prévenir si des amis veulent venir à la maison", explique François, qui paie 300 € de loyer.
Belle relation de confiance
Une relation de confiance s’est installée entre les deux hommes, qui pensent déjà à renouveler l’expérience dès septembre prochain. "Il étudie mieux depuis qu’il vit ici, rigole Alain. Par contre, pendant les périodes de vacances, c’est vrai que je me sens plus vite seul mais c’est normal qu’il retourne chez sa famille."
L’ASBL 1toit2âges enregistre une croissance annuelle à Bruxelles de 42 % du nombre de participants. En 2016, l’association comptait 334 binômes, soit 90 de plus qu’en 2015. Par la cohabitation intergénérationnelle, chaque senior trouve la possibilité de rompre avec sa solitude tout en restant chez soi et en bénéficiant d’un complément de revenus.
Concrètement, deux types de formules sont proposés aux adhérents. Soit l’étudiant verse une participation aux charges de 180 € par mois en échange de 5h de services par semaine, soit celui-ci verse une participation allant de 180 à 300 €, sans engagement en retour. Cette dernière formule est choisie par 80 % des participants.
Vu le succès grandissant de cette pratique, la ministre du Logement Céline Fremault (CDH) vient de lancer un nouvel appel à projet de 600 000 € afin de promouvoir ce type de logement alternatif.