Ottignies-LLN: un bel habitat solidaire au cœur du Bauloy

Christian Laporte
Ottignies-LLN: un bel habitat solidaire au cœur du Bauloy
©IPB

Zoom avant sur le projet "L’Aquarelle" réalisé par l’IPB et "Le Ressort". Le projet "L’Aquarelle", soit cinq logements communautaires dont un destiné à des personnes à mobilité réduite, était un fameux défi pour l’IPB, l’Immobilière publique du centre et de l’est du Brabant wallon et pour l’ASBL "Le Ressort" qui encadre des personnes cérébro-lésées. Pourtant cela fait déjà presque quatre mois que les locataires de ce nouvel habitat solidaire d’Ottignies ont installé leurs pénates à l’avenue des Vïs Tchapias. Il a été présenté officiellement mercredi.

Promouvoir des valeurs collectives

"Tout est parti d’un appel à projets du gouvernement wallon de 2010 qui pourrait répondre aux défis de développement durable. Il fallait contourner l’écueil de la défense d’intérêts trop individuels pour promouvoir des valeurs collectives fortes telles que la solidarité, la responsabilité, la créativité, le respect et le souci de l’autre et des générations futures", explique Jacques Otlet, le président de l’IPB.

Cela nécessita une approche plurielle… Elle fut sociale mais aussi environnementale et très humaine afin de prendre en considération les situations diverses vécues par les familles et afin de répondre aux besoins particuliers des jeunes, aînés, des personnes handicapées… Le projet s’intègre dans le Bauloy, un quartier de 312 logements (170 maisons et 142 appartements) conçu comme une cité-jardin sise à côté du Stimont et de Blocry et érigé dans les années 1978-1982.

L’idée consista à construire un bâtiment à coût maîtrisé avec une utilisation rationnelle des énergies, une réduction de production de gaz à effets de serre, et enfin une bonne maîtrise de la gestion de l’eau et des déchets.

Basse énergie, fort esprit communautaire.

"La première difficulté , poursuit Jacques Otlet, fut le financement ! Il y a certes eu un subside de 200 000 € reçu dans le cadre de l’ancrage communal mais il a finalement fallu 559 943,48 € pour le concrétiser. Une autre source de préoccupation pour les partenaires résida dans l’attribution des logements à cause de la spécificité du projet mais aussi de l’accompagnement social qui doit obligatoirement être assuré par plusieurs partenaires". Une demande de dérogation aux règles d’attribution a été adressée à la Société wallonne du logement, qui a soumis cette demande au gouvernement wallon. Une procédure spécifique de sélection des candidats a été autorisée en mars 2016.

"Un autre défi fut de se demander comment faire vivre ensemble cinq personnes qui ne se connaissent absolument pas et qui soient quand même désireuses d’investir un projet de cohabitation et de ‘vivre ensemble’" , ajoute le président de l’Immobilière .

"En 2016, 24 candidats avaient été auditionnés. Finalement, huit candidats ‘solidaires’ ont été retenus ainsi qu’un candidat cérébro-lésé. En janvier 2017, le Comité de sélection proposait aux organes de gestion de l’IPB une réorientation du projet. En effet, il semblait difficile au vu du résultat des entrevues et des désistements des candidats-locataires sélectionnés de mélanger des personnes de ‘genres différents’". Mais ce dernier obstacle a aussi pu être surmonté ! Et de superbe façon !

Une immobilière qui tient le cap

A l’occasion de l’inauguration du projet du bureau Ryelandt, l’IPB a a aussi fait le point sur ses autres réalisations

C’est un président de l’IPB heureux - lire ci-dessus - qui a inauguré "L’Aquarelle". Jacques Otlet y a évoqué ses autres réalisations dans le "Botroul". Il s’est réjoui de "la rénovation globale avec de très importants travaux d’embellissement et surtout économiseurs d’énergie" des 300 logements du Bauloy. "Pour ce faire, 4,6 millions de subventions de la Région et 5,3 millions de fonds propres ont été mobilisés." Cher ? Sans doute, "mais les analyses annoncent une consommation énergétique divisée par quatre et une performance énergétique passée de G en B !"

Soit de très mauvais à presque très bon… Bémol : des travaux similaires sont programmés pour les 170 maisons mais, faute de subventions régionales, ils devront être assumés en fonds propres, ce qui n’arrête pas l’IPB ! "C’est de la bonne gouvernance; nous réduisons considérablement les coûts énergétiques des locataires. On a des réserves et nos résultats sont toujours en vert mais on ne pourra plus tenir ce rythme avec des recettes locatives trop basses eu égard aux charges pour l’avenir. Sans changement de cap du pouvoir wallon, on devra faire des choix de plus en plus difficiles !"

Mais l’heure était aussi à l’éloge pour le bâtiment conçu par le bureau d’architecture Ryelandt et réalisé par CBD. Dans quelques semaines, l’IPB termine un chantier avec 34 logements moyens, à l’avenue des Vallées.

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