Pourquoi les aînés aiment tant Ottignies-LLN
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Publié le 19-06-2018 à 10h36
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Louvain-la-Neuve L’UCL s’est penchée sur la population ottinto-néolouvaniste de plus de 55 ans. Les résultats ont interpellé le monde politique local et tous les acteurs du "Botroul" du Brabant wallon. Ce n’est donc pas un hasard s’ils furent en nombre à se pencher sur ses résultats, lundi après-midi…
Qui est l’habitant type d’Ottignies-Louvain-la-Neuve de 55 ans et plus ? Il a un diplôme du supérieur, est ouvert aux nouvelles technologies et apprécie la mixité sociale et intergénérationnelle. Voilà les grandes lignes d’une étude menée par l’UCL, avec le soutien de la Ville d’Ottignies-LLN et de son conseil des Aînés. Objectif ? Dresser le portrait d’une catégorie d’âge de plus en plus présente. L’échantillon comprit 372 répondants, âgés de 55 à 95 ans. Et vise à mieux cerner une génération qui s’étend depuis 2005 afin de voir ce qui l’attire. Outre l’intérêt franchement électoral, c’est une belle base de données sociologique et démographique pour l’UCL avec l’intention d’étendre l’analyse à toute la Belgique. Les chercheurs de l’UCL ont impliqué, dès le départ, les citoyens et les décideurs politiques afin de coller aux préoccupations de terrain.
Dans la bonne moyenne brabançonne
Premier constat : comme 69 % d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur, ils sortent du lot par rapport à la moyenne wallonne qui est de 22 %. Mais ils sont dans la ligne du Brabant wallon qui compte le taux de diplômés de l’enseignement supérieur le plus élevé d’Europe, devant Londres, Oslo, Paris et Berlin. Il s’agit surtout de personnes seules ou en couple, sans enfant.
Très peu vivent encore avec un enfant adulte et une moitié d’entre eux s’estime en bonne santé. Autre constat : 44 % se sont installés sur place à LLN mais aussi dans le reste d’Ottignies lors de la construction de l’Esplanade…
Et ils sont heureux ! 92 % des personnes interrogées à LLN et 82 % dans le reste de la commune sont satisfaits voire très satisfaits de leur lieu de vie. En cause, de bons services et bons commerces. Et aussi pour la facilité des déplacements, la proximité de la famille ou parce qu’ils ont retrouvé un cadre de vie qu’ils appréciaient. Peu nombreux sont ceux qui déplorent le bruit ou la saleté. Par contre, 70 % mettent en avant la convivialité. Plus étonnant : plus de 8 personnes sur 10 ont toujours une voiture. Surprenant dans un environnement où le piéton et le vélo sont rois…
Autre donnée interpellante : près de 80 % naviguent régulièrement sur le Web et de 40 à 60 % d’entre eux communiquent régulièrement via Skype ou WhatsApp. Si la majorité des personnes interrogées se dit satisfaite, elle avance deux points noirs : la mobilité intra-urbaine et le logement.
A Ottignies-LLN, le problème est récurrent; il faut absolument favoriser les transports publics interquartiers, améliorer l’accès aux personnes à mobilité réduite et aussi harmoniser la cohabitation des piétons et des cyclistes qui se prennent souvent pour Eddy Merckx…
Côté logements, les coûts restent élevés.
Le bonheur est pourtant aussi culturel et dans la vie saine
Sous la houlette du prorecteur au développement régional, Marc Francaux, l’étude sur les 55 ans et plus d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a été présentée lundi au Sénat académique par Jean-Paul Sanderson, chercheur à l’Institut d’analyse du changement dans l’Histoire et les sociétés contemporaines et par Vincent Vandenberghe, professeur à l’Ecole des sciences économiques.
Les journalistes qui suivent régulièrement le développement d’Ottignies-LLN, parfois depuis les tout débuts de l’implantation de l’Alma Mater à Lauzelle, ont été quelque peu surpris que les réponses à l’enquête ne se soient guère focalisées sur l’offre culturelle et d’éducation permanente tant sur le plateau de Lauzelle qu’ailleurs dans la ville et qu’au fond, on n’ait pas davantage souligné non plus la qualité de l’offre sanitaire.
On rappellera qu’avant d’accueillir l’UCL à Ottignies, le maïeur Yves du Monceau avait préparé l’implantation d’une clinique en bonne et due forme. Une dimension qui sera sans doute approfondie dans la suite de la recherche car comme nous l’ont confirmé Vincent Vandenberghe et Jean-Paul Sanderson, l’enqûete se poursuivra dans les mois à venir.
Issus en majorité du Brabant
Cela dit, le portrait-type des aînés dynamiques d’Ottignies-LLN confirme que plus de 60 % des nouveaux implantés viennent d’autres communes du Brabant wallon ou de l’ancien Brabant tout court.
A la présentation de l’enquête, la parole a aussi été donnée à Francis Schwan, l’un des Ottinto-Néolouvanistes sondés.
Heureux à Molenbeek, ravi à Ottignies-LLN
Venu de Molenbeek qu’il a défendu avec force contre l’accusation d’être un sanctuaire terroriste, n’en déplaise à Fox News et autres essaimeurs de nouvelles légendes urbaines, il a dit tout son bonheur d’y vivre depuis deux ans à la Grand’place alors qu’il va fêter ses 88 printemps…