Moins de conseillers et d’échevins à Bruxelles amputerait la présence flamande

Le nouveau bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close conseil communal
Le nouveau bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close conseil communal ©Bauweraerts Didier

Une étude commandée par la Région s’est livrée à ce périlleux exercice.Le fort vent populiste qui souffle sur la planète met plus que jamais en mauvaise posture le personnel politique, au sens large et à tous les niveaux de pouvoir. Nombre de voix qui s’élèvent pour une meilleure gouvernance entendent drastiquement réduire le nombre de mandats. Et donc de mandataires…

L’an dernier, le ministre-Président Rudi Vervoort rejoignait l’idée de réduire le nombre de conseillers communaux et d’échevins dans sa Région. Mais cela sans toucher ni aux compétences ni au nombre de communes.

Près de 700 conseillers communaux

Pourquoi ? Si l’on compare le nombre de mandataires à Bruxelles à ceux d’autres villes, aussi capitale et région - Vienne, Berlin… - le nombre de mandataires à Bruxelles est relativement élevé. Plus particulièrement pour les mandats exécutifs (ministres, secrétaires d’État, bourgmestres, échevins…). Puis, comme la loi lie le nombre de mandataires à la population communale et que Bruxelles est toujours en forte croissance démographique, le nombre d’édiles explose dans les dix-neuf communes. De 653 en 2000, ils sont passés il y a six ans à 685. Le nombre d’échevins a crû aussi : de 132 en 2 000, il est passé à 141 en 2018. Diminuer le nombre de mandataires n’est pas une sinécure à Bruxelles. Car le nombre de sièges disponibles a des conséquences directes sur le nombre de ceux qui peuvent être attribués à chaque liste. Bref, la question technique est aussi un enjeu politique et démocratique.

Dans la perspective d’élaborer un Code bruxellois de la démocratie, le gouvernement régional a commandé à une équipe interuniversitaire d’étudier les conséquences prévisibles d’une diminution du nombre d’élus locaux. Leurs conclusions sont au cœur du numéro 128 des Brussels Studies, en ligne dès ce lundi. Emilie van Haute (Université libre de Bruxelles), Kris Deschouwer (Vrije Universiteit Brussel) et leurs collègues y rapportent l’impact éventuel d’une telle diminution sur la diversité idéologique, la charge de travail, la formation de coalitions, les équilibres de genres et la situation des élus néerlandophones sur base de trois scénarios. Soit une réduction du nombre de conseillers et échevins de 10, 20 et 30 %. Des scénarios arbitraires mais qui résument bien les effets prévisibles d’une réduction du nombre de mandataires communaux.Christian Laporte

"Moins de mandataires locaux à Bruxelles ? Scénarios et impact" est en ligne ce lundi sur www.brusselsstudies.be

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