Coralie, handicapée et en grève de la faim: "En Belgique, il n'y a pas assez de solutions pour les personnes dans ma situation"
La jeune fille et sa famille risquent de se retrouver à la rue faute de logement adapté disponible.
Publié le 19-04-2019 à 09h47
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La jeune fille et sa famille risquent de se retrouver à la rue faute de logement adapté disponible. Coralie, une jeune femme de 25 ans en situation de handicap, a entamé une grève de la faim il y a une semaine "pour attirer l’attention de la société et des politiciens" sur la situation extrêmement difficile dans laquelle elle se trouve, avec sa maman et ses trois frères et sœur.
Sa famille a en effet appris qu’elle devrait quitter son logement d’ici trois mois, à la suite de la décision du propriétaire de revendre son bien. Mais depuis cette annonce, impossible de trouver un logement qui puisse accueillir une famille de cinq personnes dont une en chaise roulante.
"On a demandé à obtenir un logement social mais on nous a dit que ce n’était pas possible, parce qu’il n’y a pas de logement adapté aux personnes en chaise roulante qui est disponible pour le moment. On a étudié toutes les autres possibilités : on a demandé un prêt à plusieurs banques mais elles ont toutes refusé. On a contacté des propriétaires privés mais ils ne veulent pas d’une famille nombreuse et il est très difficile de trouver un logement adapté aux personnes en chaise roulante. On a même demandé à rencontrer le bourgmestre de Tubize mais il a annulé le rendez-vous en dernière minute."
Bien déterminée à trouver une solution, elle souhaite lancer un appel.
"Nous cherchons un logement dans les alentours de Bruxelles. Ça ne doit pas forcément être à Tubize mais nous ne pouvons pas trop nous éloigner de la capitale parce que mon petit frère et ma petite sœur ne peuvent pas changer d’école. Ils sont atteints d’une maladie et nous voulons éviter qu’ils fassent plus de deux heures de trajet par jour. On cherche donc un logement qui soit à une heure au maximum de leur école", indique-t-elle.
"La vraie difficulté, c’est que je suis handicapée et la Belgique ne propose pas assez de solutions pour les personnes qui sont dans ma situation. J’ai besoin de pouvoir rester auprès de ma famille. Si je devais me retrouver seule dans un appartement thérapeutique ou dans un centre, ça flinguerait mon moral."
Après une semaine de grève de la faim, Coralie est plus motivée que jamais.
"Je ne compte pas cesser ma grève de la faim dans l’immédiat mais je ne suis pas inconsciente non plus, je suis bien entourée et nous avons un hôpital en bas de notre rue. Ce combat, je le fais pour nous mais aussi pour que d’autres familles en situation de handicap ne se retrouvent pas dans la même situation."