Les locataires sociaux du Brabant wallon devront payer leur loyer du mois d’avril
La proposition d’André Flahaut n’a pas trouvé écho auprès des sociétés de logement.
Publié le 30-04-2020 à 13h01
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La proposition d’André Flahaut n’a pas trouvé écho auprès des sociétés de logement.
Il y a quelques semaines, le ministre du Logement Pierre-Yves Dermagne (PS) édictait une circulaire qui prévoit qu’un locataire d’un logement public peut demander à sa société de logement d’adapter le loyer, s’il voit son revenu diminuer d’au moins 15 % suite à la crise sanitaire et économique que l’on traverse. Un pas dans la bonne direction mais qui reste insuffisant, estime André Flahaut (PS).
Le député fédéral et conseiller communal à Nivelles a ainsi proposé aux quatre sociétés de logement public du Brabant wallon de suspendre les loyers du mois d’avril de ses bénéficiaires. "Face à une situation inédite, il faut des mesures fermes pour alléger la charge pour ces familles, souvent avec enfants."
Mais l’appel du pied du socialiste ne semble pas avoir trouvé écho auprès des sociétés de logement public brabançonnes. Les présidents et directeurs des Habitations sociales du Roman Païs (3 200 logements), de l’IPBW (1 840) et du Foyer wavrien (648) vont lui adresser un courrier commun pour lui expliquer pourquoi ils ne laisseront pas tomber les loyers du mois d’avril. Quant à Notre Maison, nous n’en avons pas pu joindre les reponsables.
Les responsables justifient cette décision d’abord par le fait qu’une telle mesure nuira fortement aux finances des sociétés de logement. "Ce n’est pas réaliste du tout, rétorque Pierre Huart (MR), président du Roman Païs. Il faut maintenir l’équilibre budgétaire et mener des projets pour l’ensemble des locataires. Les recettes que la société a en moins, ce sont des investissements en moins."
Les dirigeants estiment par ailleurs que l’ensemble des locataires ne sont pas impactés de la même manière par cette crise et qu’il est dès lors plus équitable d’examiner les dossiers au cas par cas. La procédure pour demander une révision du loyer a par ailleurs été allégée dans plusieurs d’entre elles.
"On estime qu’environ 20 % de nos locataires, soit 850 personnes sur 4 500, peuvent être concernés par une baisse de revenus. Les autres bénéficient d’allocations de pension, sociales ou familiales et n’ont donc pas de pertes de revenus, explique Cédric Jacquet (MR), président de l’Immobilière publique du centre et de l’est du Brabant wallon. Ça me paraît plus équitable d’aider les gens en fonction de leurs pertes de revenus."
Des réactions qui font bondir André Flahaut. "Dire que la plupart des gens qui émargent des CPAS n’ont rien perdu, c’est un raisonnement inacceptable. Ils subissent aussi la crise, l’augmentation du prix des denrées et la fermeture des banques alimentaires !"
Depuis le début du confinement, plus de 50 demandes de révision du loyer sont parvenues au Roman Païs ; 25 à l’IPBW ; et neuf au Foyer Wavrien.