"Défendre un fermier pour des cacahuètes et perdre un gros client": la fuite d'un mail sur le projet éolien à Rebecq indigne
Un e-mail, qui n’aurait jamais dû être envoyé, est arrivé dans la boîte d’un membre de la plateforme citoyenne.
Publié le 27-07-2020 à 08h56
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Depuis qu’Engie a officialisé son intention d’installer des éoliennes à Rebecq, le projet a rapidement fait l’unanimité contre lui au sein de la population. Un "combat" s’est engagé et plus d’un an après le début de la procédure, celui-ci n’est pas près de se terminer.
Suspicieuse quant à l’indépendance des bureaux d’études agréés pour les études d’incidences sur l’environnement, la plateforme citoyenne Éoliennes Rebecq a fait ses quelques recherches. "On a découvert que le bureau Sertius, qui s’occupe du projet de Rebecq, est déjà intervenu dans 16 dossiers de ce genre pour Engie, commente Caroline De Vos. Comment un bureau peut-il se déclarer indépendant et neutre quand il est impliqué dans autant de dossiers pour le même promoteur ?"
Pour répondre à cette question, la plateforme citoyenne a envoyé un e-mail à tous les bureaux agréés non impliqués dans le dossier, afin de réaliser une contre-étude. "Nous n’avons reçu que des réponses négatives. Le client est roi et le citoyen ne dispose d’aucune égalité d’armes vis-à-vis des promoteurs car les bureaux ne veulent pas travailler contre leurs collègues avec qui ils sont réunis dans une fédération professionnelle."
Caroline De Vos précise tout de même qu’un bureau était prêt à s’en occuper, l’AEC de l’Uliège, "mais on nous demandait entre 200 et 500 euros… de l’heure pour s’en occuper !"
Mais c’est en recevant ces refus que Caroline De Vos a été choquée. En effet, un e-mail qui ne lui était pas destiné lui a malencontreusement été envoyé. "Dans cet e-mail en interne, on y voit le CEO de Stratec (l’un des bureaux agréés) dire : ‘Cas de conscience. Défendre un fermier pour des cacahuètes et perdre un gros client potentiel. Terrain miné.’ On se rend compte de tout le mépris envers nous qui émane de cette communication."
D’autant plus que le destinataire de cet e-mail n’est autre que le président de la FEDEIE (Fédération des bureaux agréés en étude d’incidences sur l’environnement). "Notre conclusion de tout cela, c’est que ces bureaux qui se prétendent neutres n’offrent aucune garantie d’indépendance et d’éthique. Cette situation est préoccupante et dommageable. Il est primordial que des critères d’indépendance soient mis en place pour que les autorités publiques, lorsqu’elles se penchent sur des demandes de permis, puissent se baser sur des études impartiales", conclut Caroline De Vos.