Les députés du Brabant wallon ont-ils bien mérité leurs vacances?
On a mesuré le degré d'activité des parlementaires cette année. Avec les nuances à apporter.
Publié le 20-08-2020 à 09h58
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Depuis la mi-juillet, ce sont les vacances parlementaires. Les députés wallons ne reprendront le chemin de l’hémicycle que début septembre. L’occasion de dresser un bulletin chiffré des activités des députés issus du Brabant wallon au sein du Parlement wallon lors de cette première année de législature.
Pour ce faire, nous avons épluché les chiffres fournis sur le site du Parlement pour mesurer leur degré d’activité. On parle donc ici du nombre de questions posées, qu’elles soient orales, écrites ou d’actualité, des interventions dans les débats ou encore des propositions de décrets. Ce classement ne permet donc pas de juger la pertinence des interventions, la qualité des propositions de décrets des députés ou encore le temps passé dans des commissions.
Sur les 75 députés du Parlement wallon, 8 sont originaires du Brabant wallon. Si l’on regarde du côté du nombre de questions posées, sous toutes leurs formes, c’est le Perwézien André Antoine (CDH), ancien président du Parlement, qui décroche la palme. On peut qualifier le député d’hyperactif : durant cette année, il a posé pas moins de 95 questions, et plusieurs d’entre elles sur des sujets liés au Brabant wallon.
À ce petit jeu des questions parlementaires, l’Orp-Jauchois Olivier Maroy (MR) se distingue également avec 77 questions posées, dont de nombreuses axées sur le Brabant wallon, ainsi que les Ecolo Hélène Ryckmans (66 questions), originaire de Chastre, et Laurent Heyvaert (63 questions), de Tubize. Avec 21 questions, c’est le Jodoignois Jean-Paul Wahl (MR) qui en a posé le moins.
Alors, est-ce gênant d’arriver dernier en tant que chef de groupe MR au Parlement wallon ? "Ça m’indiffère complètement, rétorque le député. En tant que chef de groupe, je laisse la priorité aux autres députés. Il y a une course entre les parlementaires pour avoir le meilleur score. Mais ça ne sert à rien, ce sont les collaborateurs qui écrivent les questions et les attachés parlementaires des ministres sont obligés de se taper des heures de rédaction pour leur répondre. Si on regarde le nombre d’heures passées en commission, en négociation ou en réunion, là je suis le meilleur. Ça ne veut pas dire que ces chiffres ne sont pas un indicateur mais c’est très peu significatif du travail parlementaire."
Quant aux propositions de décrets, celles-ci ne sont forcément pas nombreuses puisque ce fut la première année de législature. Mais, à ce stade, c’est André Antoine, là aussi, qui en totalise le plus. Il a signé ou cosigné 16 propositions de décrets. " Ce sont surtout de ces textes dont je suis le plus fier car ça demande un travail beaucoup plus conséquent que les questions, estime l’humaniste. J’écris toutes mes questions moi-même. Je souhaite rendre de la noblesse au travail parlementaire. Dans l’opposition, vous devez être un lanceur d’alerte, susciter les débats et tenter d’obtenir des réponses. On peut faire un travail utile même si l’on n’est pas dans l’exécutif."
Jean-Paul Wahl, quant à lui, a cosigné 10 propositions de décrets. Normal, dit-il, vu son statut de chef de groupe qui se doit de soutenir les textes de ses collègues.
Burton et Scourneau, rois des questions écrites
Sur les 150 députés que compte la Chambre des représentations, cinq sont originaires du Brabant wallon. À l’instar de l’exercice réalisé pour les députés wallons, nous avons mesuré le degré d’activité des députés fédéraux lors de cette première année de législature, à travers le nombre de questions orales ou écrites et de projets de loi ou de propositions de résolution. Précisons encore que ce classement ne permet pas de juger la pertinence des interventions, ni la qualité des projets de loi.
Les champions incontestés des questions écrites sont les libéraux Vincent Scourneau (113), bourgmestre de Braine-l’Alleud, et son homologue villersois, Emmanuel Burton (112). Le socialiste nivellois André Flahaut en a posé le moins (7).
Pour ce qui est des questions orales, c’est l’Ecolo Simon Moutquin, de Chaumont-Gistoux, qui se distingue pour sa toute première année dans l’hémicycle avec 73 questions orales. Ce n’est visiblement pas la tasse de thé du maïeur brainois, qui n’en a posé que deux.
Du côté du travail législatif (projets de loi et propositions de résolution), la bourgmestre de Waterloo, Florence Reuter, arrive en tête puisqu’elle a participé à l’élaboration de 38 textes, souvent sur des thématiques liées au droit des femmes et à l’égalité homme-femme. Emmanuel Burton est aussi actif qu’elle, avec 36 participations à des textes de loi, et Simon Moutquin vient compléter le podium avec 25 documents auxquels il a participé. André Flahaut n’en compte, lui, "que" 9.