Louvain-la-Neuve a 50 ans mais encore de grands défis devant elle

La réalisation du dernier et nouveau quartier d’Athéna-Lauzelle

Avec 1 400 logements sur trente hectares pour environ 3 500 nouveaux habitants, ce nouveau quartier aux fonctions multiples va repousser les murs de la cité universitaire vers le bois de Lauzelle, sa frontière naturelle au nord. "Mais pour qu’Athéna-Lauzelle soit une réussite, il faut parvenir à l’intégrer de façon harmonieuse au bâti existant, explique l’Humaniste. Situé en bordure de Louvain-la-Neuve, ce nouveau quartier ne doit pas être isolé du reste de la ville. Des liaisons cyclo-piétonnes et des axes cyclables, appelés magistrales, permettront ainsi de rejoindre la gare, les commerces ou le centre sportif Blocry en quelques minutes. Et surtout, le boulevard de Lauzelle sera transformé en profondeur." Même si la densité du projet fait débat au sein des groupes politiques locaux, l’UCLouvain a déjà reçu plus de 700 lettres de personnes désireuses de venir habiter dans ce nouveau quartier. "Les premières maisons ne seront sans doute pas construites avant 4 ou 5 ans, voire davantage. De quoi justifier l’implication du gouvernement wallon dans l’aboutissement de ce dossier attendu, concerté et fondé sur un développement durable répondant aux dernières exigences climatiques."

Le désenfumage de l’anneau central

Ce dossier remonte à 2008 après un rapport des pompiers sur la nécessité d’installer un système efficace de désenfumage. Il concerne les plus anciens tronçons de l’anneau central. Pour l’instant, les gaz d’échappement arrivent encore à sortir naturellement des voies souterraines. Mais la dalle va continuer à s’agrandir, notamment du côté du parking du sablon et de la gare des bus, même si aucun projet n’existe encore. "Compte tenu de l’importance des travaux à y réaliser et de sa facture totale de près de 9 à 10 millions, la Ville ne compte pas être la seule à assumer ce chantier. Face aux enjeux de sécurité maintes fois rappelés et au rôle majeur qu’assume Louvain-la-Neuve comme pôle académique, scientifique, économique et culturel, nous n’imaginons pas que le gouvernement wallon n’intervienne pas, sous peine de condamner la sécurité et la vitalité du centre."

L’extension de la dalle

Pièce essentielle de la ville médiévale, la dalle imaginée par Michel Woitrin couvre aujourd’hui 13,5 hectares et pourrait encore se développer sur 4 à 5 hectares. Plus de 130 établissements commerciaux y ont pris place. Un développement qui implique un autre gros dossier aux yeux d’André Antoine : celui de l’aménagement d’une nouvelle gare des bus. "La gare de bus, avec ses neuf quais, est trop exiguë, rendant les manœuvres des bus articulés complexes et la relation bus/train difficile. À l’avenir, 15 quais seront nécessaires. La nouvelle localisation devra intégrer les contraintes d’exploitation, l’accessibilité multimodale, la pente du terrain, l’insertion urbaine et paysagère, les nuisances environnementales et urbaines. Ici aussi, le gouvernement wallon est en première ligne pour à la fois développer les transports en commun de et vers Louvain-la-Neuve, mais aussi bien sûr pour financer cette nouvelle gare promue à un bel avenir en lien avec le RER."

L’extension du parc scientifique

Le parc scientifique est devenu le premier de Wallonie par son nombre d’entreprises : 259 pour 6 560 emplois créés. Il y a un an, les autorités économiques et l’inBW ont annoncé l’extension du parc scientifique sur la zone comprise entre Oh Green et AGC. "Cette première extension démontre combien le rôle du gouvernement wallon est essentiel, tant sur les aspects planogiques que sur celui du financement de l’aménagement du parc et de la réalisation de ses voiries. Vu sa remarquable localisation et la prochaine limitation de l’artificialisation des terres en Wallonie, des décisions rapides doivent tomber notamment à l’aune du plan de relance européen et de la stratégie Get Up Wallonia dans le chef de l’exécutif wallon."

La rénovation et la création de kots

Avec l’Université catholique de Louvain (1re université de la Communauté française) et les écoles supérieures présentes sur le site, ce sont plus de 30 000 étudiants de 120 nationalités différentes qui se côtoient chaque jour. Sur ce nombre d’étudiants, un tiers d’entre eux séjournent à Louvain-la-Neuve et occupent un kot, soit appartenant à l’UCL, soit relevant de propriétaires privés ou gérés par de grands groupes, soit plus récemment issus d’une société de logements publics Notre Maison. "L’offre de kots publics est indispensable si l’on veut maîtriser la hausse des loyers d’une part et répondre à la demande d’étudiants toujours plus nombreux et dont le cursus académique s’étire sur davantage d’années, enchaîne l’Humaniste. Si l’Université et les hautes écoles veulent continuer à assumer leur rôle d’ascenseur social au plus grand nombre, elles doivent proposer des kots de qualité en nombre suffisant et surtout, à prix accessibles. Pour nous, avec les moyens régionaux wallons espérés, l’UCL doit se fixer comme objectif la rénovation et la création de 1 000 kots en 5 ans, de quoi offrir un logement de qualité à ses étudiants, sous un loyer maîtrisé tout en contenant largement l’évolution des loyers privés. Un vide locatif serait même le bienvenu pour réguler définitivement les prix proposés à la location."

On l’aura compris, même si la cité universitaire vient de fêter son 50e anniversaire, de beaux et grands défis s’offrent à elle pour les années à venir. Louvain-la-Neuve n’a pas (encore) fini de grandir.