Chômage: la crise sanitaire a coûté 140 millions d’euros en Brabant wallon
Le chômage a grimpé de 4 % en 2020 et les offres d’emploi ont chuté d’environ 20 %.
Publié le 09-02-2021 à 08h28
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VCBMPBER2ZFOZCCIEPTAAZQMLM.jpg)
Alors que le nombre de demandeurs d’emploi était en diminution constante depuis six ans dans le Brabant wallon, ce chiffre est parti à la hausse l’an dernier. Les conséquences de la crise sanitaire se sont fait sentir dès le mois de mars, malgré la bonne santé économique de la province.
Le chômage a ainsi grimpé de 4 % entre 2019 et 2020, ce qui représente 674 personnes en plus. Le nombre de demandeurs d’emploi est ainsi passé de 17.038 à 17.712 dans le Brabant wallon entre 2019 et 2020. Les communes où le nombre de demandeurs d’emploi a le plus augmenté l’an dernier sont celles de Grez-Doiceau (+ 13,2 %), Wavre et Incourt (+ 10,1 %). Ces chiffres ne reprennent pas les travailleurs mis au chômage temporaire, car ils dépendent de l’Onem (lire ci-après).
Cette hausse du nombre de demandeurs d’emploi en Brabant wallon est plus importante que la moyenne wallonne qui est de 2,9 % et, dans une moindre de mesure, celle de la province Namur, de 3,8 %. “Toutefois, de par notamment sa position centrale, son taux de scolarisation et le dynamisme de ses entreprises, le taux de demande d’emploi en Brabant wallon (9,7 %) reste inférieur à celui la Wallonie (13,3 %) en 2020”, observe le Forem.
Malgré cette augmentation inhabituelle du chômage en 2020, le nombre de demandeurs d’emploi dans le Brabant wallon a reculé de 8,2 % entre 2015 et 2020, soit 1.576 personnes de moins qu’il y a six ans. C’est moins que la moyenne wallonne de 13,7 %. Plusieurs communes brabançonnes ont vu “leur” nombre de demandeurs d’emploi fortement diminuer, comme Tubize (- 22,1 %), Rebecq (-18,3 %) et Genappe (-12,8 %).
Quant au profil des demandeurs d’emploi dans le Brabant wallon, les femmes sont un peu plus représentées que les hommes (50,5 %). La tranche d’âge des 50 ans et plus est la plus représentée (31,3 %), suivie des 30-39 ans (20,1 %) et des moins de 25 ans (17,3 %). Ce sont les trentenaires qui ont été les plus touchés par le chômage l’an dernier (+7,3 % par rapport à 2019), suivis des moins de 25 ans (+5,5 %).
Dans la province, la majorité des demandeurs d’emploi possède un niveau d’étude plutôt élevé : 37 % d’entre eux ont un diplôme du troisième degré du secondaire ; 18,1 % du supérieur non-universitaire ; et 11,8 % sont universitaires. À titre de comparaison, en Wallonie, la moyenne d’universitaires à la recherche d’un emploi est de 3,9 %.
Preuve que le marché de l’emploi n’était pas franchement favorable l’an dernier, les opportunités d’emploi ont chuté de 21,5 % par rapport à 2019, avec 24.106 offres diffusées par le Forem dont le lieu d’exercice est en Brabant wallon. Les secteurs qui ont émis le plus d’offres d’emploi sont les techniciens de surface, les aides-soignants et les préparateurs de commandes.
Vingt-cinq fois plus d’allocations de chômage
Les statistiques du Forem, compétent pour l’emploi et la formation, ne prennent pas en compte le chômage temporaire, qui dépend de l’Onem. Et les statistiques en la matière ont littéralement explosé l’an dernier. En 2019, l’office national de l’emploi avait versé 5,6 millions d’euros d’allocations de chômage temporaire à des travailleurs du Brabant wallon. En 2020, il en a versé… 140,5 millions d’euros, soit 25 fois plus !
L’Onem a effectué 1.733 paiements pour chômage temporaire en janvier 2020, alors qu’il en effectuait 37.981 en avril et presque autant le mois suivant. En novembre, lors de la deuxième vague, l’Onem en versait encore 15.444.
Si l’on prend en compte toutes les allocations confondues versées en 2020 en Brabant wallon (chômage complet, temporaire, thématique, crédit-temps…), l’Onem a versé 351,6 millions d’euros durant l’année écoulée, contre 212 millions en 2019. La crise sanitaire, entre autres, a donc coûté près de 140 millions d’euros en 2020 en Brabant wallon.