Braquées pour la sixième fois, les employées de cette pharmacie à Tubize en ont marre: "On se demande quand ça va s'arrêter"
Les employées de la pharmacie Jonckheere ont encore été la cible d’un braquage mardi.
Publié le 12-02-2021 à 07h21
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Elles ont une sacrée dose de courage les six employées de la pharmacie Jonckheere, à Tubize. Mardi, elles ont encore été prises pour cible, en pleine journée, par un homme armé d’un couteau qui a exigé le contenu de la caisse. Grâce à l’intervention rapide des policiers, l’homme a pu être interpellé. C’est tout de même la sixième fois depuis 2018 que l’officine de la rue des Frères Taymans est victime d’un braquage. “On se demande quand ça va s’arrêter”, soupire Marianne Zappone, employée depuis dix ans.
Après un premier braquage en 2010, les pharmaciennes ont connu quelques années paisibles dans leur petit magasin du centre. Mais depuis 2017, les faits se succèdent et, malheureusement, se ressemblent. Quand on leur demande quand les braquages ont eu lieu, les employées ne mettent pas longtemps avant de donner les dates, tant elles sont encore marquées dans les mémoires : novembre 2017, novembre 2018, avril 2019, décembre 2020 et février 2021. À chaque fois, à l’exception du dernier, un jeune pénètre dans l’officine et exige le contenu qu’on lui remette le contenu de la caisse. À chaque fois, le butin est maigre et ne s’élève qu’à quelques centaines d’euros.
Mais en 2018, face à cette vague de vols incontrôlable, la responsable a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. “Le bourgmestre m’avait promis qu’on installerait des caméras en face de la pharmacie mais ça n’a jamais été fait, déplore Daisy Jonckheere. J’ai engagé un garde qui est resté un mois devant la porte parce que mon personnel refusait de reprendre le travail. Mais c’est vite devenu impayable et j’ai investi 30.000 euros dans un système qui avale le cash afin de ne plus avoir de billets dans les caisses. J’ai aussi ajouté quatre caméras aux cinq existantes pour pouvoir surveiller tout l’extérieur et tout l’intérieur de ma pharmacie.”
Mais malgré ces investissements conséquents et les affiches à l’entrée annonçant qu’il n’y a pas d’argent cash dans les caisses, des irréductibles voyous persistent à venir braquer l’officine tubizienne. Ils repartent évidemment bredouille désormais mais le personnel en ressort apeuré voire traumatisé à chaque fois. Ceci dit, aucune d’entre elles n’a quitté son poste pour autant. “On se demande combien de fois ça va encore arriver, ça nous paraît sans fin, se désole Marianne Zappone. C’est toujours impressionnant de voir quelqu’un sortir une arme mais j’essaie de le prendre positivement. Je pense à mes enfants et je me dis qu’il y a plus grave dans la vie.”
Employée depuis un an, Virginie Vinck (23 ans) a été fortement choquée par ces deux braquages en peu de temps (en décembre dernier et cette semaine), mais elle est quand même revenue travailler le lendemain. “La police m’a conseillé de ne pas rester chez moi et de continuer le travail pour ne pas sombrer, explique-t-elle. Maintenant, je suis toujours sur mes gardes et méfiante. Dès que quelqu’un entre avec une démarche bizarre, je ressens une angoisse. Heureusement, on est solidaire entre nous et on se soutient.”