Le Bouquiniste de Louvain-la-Neuve prié de faire ses cartons, après 35 ans d'existence

L’INESU, la branche immobilière de l’UCLouvain lui a envoyé un avis de fin de bail.

Charlotte Egli
Le Bouquiniste de Louvain-la-Neuve prié de faire ses cartons, après 35 ans d'existence
©Frédéric Borsus

Le Bouquiniste, véritable institution à Louvain-la-Neuve depuis son ouverture en 1985, a reçu, le 26 février dernier, un courrier de l’INESU, la branche immobilière de l’UCLouvain et propriétaire des lieux, lui priant de quitter et vider la librairie pour le 31 mars.

Michel Hamoir y vend des livres de seconde main sur la place des Wallons depuis plus de 40 ans. Ce passionné de 63 ans a du mal à se faire à l’idée de déménager. “C’est assez dur pour moi qui aie l’habitude d’être ici, entouré d’étudiants. Mais le combat n’est pas terminé”, confie-t-il. Pourtant, Nicolas Cordier, l’administrateur général de l’INESU, explique que cela fait deux ans que le libraire souhaite remettre son commerce. “Je comprends l’émoi provoqué mais c’est maintenant que tout le monde s’inquiète”, dit-il.

Le libraire versait habituellement son loyer tous les trois mois mais depuis la crise sanitaire, il le verse désormais chaque mois. Cette expulsion viendrait du fait qu’il n’a pas payé deux mois de loyer, estime le libraire. Pourtant, il se dit être disposé à les payer. Estimant que la garantie locative qu’il a versée il y a 35 ans pourrait couvrir six mois de location. “Je sais qu’ils n’aiment plus trop la librairie depuis qu’ils ont refait toute la place, l’endroit est trop bohème”, ajoute le sexagénaire.

Nicolas Cordier, lui, affirme qu’il n’y a pas pourtant pas de différends financiers entre le libraire et l’INESU.

Depuis trois jours, Michel Hamoir est donc dans ses cartons. “J’empaquette environ 1 000 livres par jour. Mais j’ai 100 000 livres à évacuer, ce ne sera pas possible de le faire en un mois”, explique-t-il. Après avoir discuté avec l’INESU, il est probable que lui soit accordée une autorisation de deux mois supplémentaires pour vider les lieux. “Je ne m’imagine pas être ailleurs, c’est un art de vivre avec les bouquins, une vraie passion”, ajoute-t-il.

Un citoyen a lancé le 1er mars une pétition en ligne adressée à l’INESU, demandant le maintien du commerce. Celle-ci comptabilise déjà plus de 1600 signatures.

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