Vider le bassin de la piscine de Braine-l'Alleud tous les deux ans ? "Un non-sens ", selon l'échevin des Sports
Les gestionnaires de la nouvelle piscine estiment que l’obligation de vider le bassin tous les deux ans ne tient pas la route.
- Publié le 20-10-2021 à 07h41
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Comme on le lira ci-contre, la piscine de Braine-l’Alleud, mise en service il y a un an, attire de plus en plus de monde. Mais les responsables ont découvert récemment que la législation régionale les oblige à vider complètement le bassin tous les deux ans. Soit au plus tard en octobre 2022. En plein milieu du trimestre de rentrée, donc, et ça ne fait pas l’affaire des clubs ni des écoles. Une dérogation a été demandée à l’administration mais à ce stade, la réponse est négative.
Pour ne pas se mettre en défaut par rapport aux règles, il a dès lors été décidé de procéder à cette vidange drastique de manière anticipée, à un moment qui occasionnera le moins d’inconvénients. Ce sera à partir du 5 décembre prochain, en espérant une réouverture déjà le week-end des 18 et 19 décembre.
Mais l’échevin des Sports, Geoffroy Matagne, dénonce une règle qui n’a plus lieu d’exister pour une infrastructure moderne comme la piscine de Braine-l’Alleud. D’ailleurs, cette obligation de vider les bassins de natation tous les deux ans n’existe plus en Flandre depuis 1995, et Bruxelles l’a abandonnée en 2002. L’arrêté du gouvernement wallon qui fixe cette règle, lui, date de 2013…
“L’eau est déjà renouvelée entièrement tous les six mois”
“Les gens à qui nous faisons appel pour l’entretien, qui sont spécialisés et travaillent partout en Belgique, disent que c’est ridicule, fait remarquer Geoffroy Matagne. Il y a déjà une règle qui impose de renouveler 40 litres d’eau pour chaque nageur. L’eau est donc renouvelée entièrement tous les six mois, en plus de passer par tous les systèmes qui la purifient complètement toutes les quatre heures. Les petites quantités qui sortent pratiquement en continu sont récupérées : on utilise la chaleur de l’eau pour chauffer, et l’eau elle-même pour alimenter les sanitaires. Si on vide le bassin en entier, soit 1,5 million de litres, c’est impossible et tout part à l’égout. C’est un non-sens écologique.”
D’après l’échevin et le directeur de la piscine, Nicolas Houchard, les piscines modernes comme celle de Braine sont conçues pour que la plupart des travaux courants puissent être réalisés sans vider le bassin. Pire : ces vidanges complètes ne sont pas du tout bénéfiques : il faut diminuer le niveau de maximum 5 cm par heure pour limiter les différences de pression, les carrelages peuvent se décoller, et le dispositif de fonds mobiles de la piscine brainoise n’aime pas beaucoup non plus les mises à sec. Vu la progressivité à respecter pour la vidange, puis à nouveau pour le remplissage, l’opération met de facto la piscine à l’arrêt pour dix jours. Ce qui lèse le public et les sportifs. Et du côté de la commune, en additionnant les coûts et la perte d’exploitation, on arrive à un montant de 20 000 €.
“Alors que dans les autres régions, on ne fait plus cela : franchement, il y a quelque chose qui ne va pas !, conclut Geoffroy Matagne. Nous allons interpeller le ministre wallon des Infrastructures, Jean-Luc Crucke, qui est je pense un homme pragmatique, pour tenter de faire évoluer cette législation.”