Insécurité dans les bus du Brabant wallon: les effectifs du service des contrôles doublés
Le ministre Philippe Henry reconnaît des difficultés à engager du personnel en nombre suffisant et des problèmes d’insécurité dans les bus du Brabant wallon.
- Publié le 22-01-2022 à 10h16
- Mis à jour le 22-01-2022 à 10h17
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Trois jours avant Noël, le réseau TEC du Brabant wallon était fortement perturbé à cause d’un mouvement de grève spontané, destiné à dénoncer la "gestion lamentable du charroi" .
Un mois plus tard, le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry (Écolo), est revenu sur cette journée de grève, interrogé en commission du Parlement wallon par les députés André Antoine (cdH) et Antoine Hermant (PTB).
Le ministre a tout d'abord épinglé la manière choisie par le personnel du TEC pour exprimer sa grogne: "Je regrette bien évidemment la grève sauvage du personnel intervenue en dehors de tout cadre conventionnel, et ce, alors même que des démarches étaient en cours dans le cadre de la concertation locale prévue par la convention collective de travail."
Le député André Antoine s'inquiétait des doléances formulées par la CGSLB lors de cette journée de grève: "Il semblerait que direction, personnel, et syndicats se soient rencontrés fin 2021 afin d'aborder différents problèmes majeurs tels que le manque de chauffeurs. Il en manquerait, semble-t-il, une septantaine au total. Les mécaniciens sont en nombre insuffisant – au point que certains véhicules subissent des réparations de fortune – et relevons encore l'absence de contrôleurs sur certaines lignes sensibles en soirée. Cette situation, telle qu'elle est présentée par le syndicat libéral, est désastreuse pour l'image des transports en commun dans le Brabant wallon."
Des difficultés à engager mais pas de bus dangereux
Le ministre en charge des TEC a reconnu que la situation n'était pas idéale en Brabant wallon. Mais que ce n'était pas faute de moyens: "Les budgets nécessaires sont bien prévus pour le renouvellement du matériel, mais aussi pour le recrutement du personnel roulant et de support. Néanmoins, vous n'ignorez pas que l'OTW (Opérateur de transport de Wallonie), de manière générale, souffre de difficultés à engager, et ce singulièrement pour des profils techniqu es. Par ailleurs et bien que cela soit évident, il importe de préciser que les autobus roulant en Brabant wallon, comme ailleurs, sont entretenus de manière régulière et que les réparations nécessaires sont assurées par un personnel compétent et qualifié. Seuls les autobus pouvant circuler en toute sécurité tant pour le personnel que pour la clientèle sont affectés à l'exploitation du réseau. "
«Le service contrôle a été quasi doublé»
Philippe Henry n'a pas nié le problème d'insécurité auquel doivent faire face les chauffeurs du TEC Brabant wallon: "Pour améliorer la sécurité et le contrôle à bord des autobus (en Brabant wallon), le service contrôle a été quasi doublé depuis le mois d'octobre 2021. Outre le renforcement des contrôles ainsi rendu possible, des actions plus spécifiques sont organisées sur les lignes "à risque" et aux horaires décalés. Il est également prévu de contacter les différentes zones de police compétentes sur le réseau de transport en commun du Brabant wallon afin de les sensibiliser à la problématique et de s'assurer de leur intervention en cas de besoin."
Regrettant toujours la "grève sauvage", la directrice du TEC Brabant wallon, Catherine Bes, regrette également "que l'augmentation des incivilités et agressions depuis le début de la pandémie soit générale dans l'ensemble des transports en commun en Belgique. Elle n'est pas propre au Brabant wallon. Pour améliorer la sécurité et le contrôle à bord des autobus de la Direction territoriale du Brabant wallon, le service contrôle est passé de 11 à 21 membres" .
En conclusion, Philippe Henry semble penser que la crise est en passe d'être réglée en Brabant wallon: "Différentes décisions ont été prises qui sont de nature à rassurer le personnel et permettre une reprise rapide du travail. Une nouvelle réunion est planifiée fin janvier entre la direction et les représentants des travailleurs pour communiquer l'état d'avancement de celles-ci."
André Antoine faisait montre d'un optimisme plus mesuré: "Le conflit n'est pas réglé puisqu'il y a encore des rencontres qui sont prévues fin de ce mois, des discussions et probablement des délibérations à adopter pour autant qu'elles soulèvent l'assentiment des délégations syndicales".
«Qui va conduire vos bus?»
Et le problème du manque de chauffeur n'est pas réglé, poursuit le député perwézien: "Quand on entend qu'il manque 70 chauffeurs et qu'il y a un déficit évident au niveau des mécaniciens, il y a une véritable interpellation. Qui va conduire vos bus s'il y a autant de chauffeurs absents au cadre et autant de chauffeurs absents pour des raisons liées au Covid ou pour des raisons liées à des récupérations nécessaires, voire des burn-out pour certains, eu égard aux comportements que vous avez rappelé dans certains bus? Il y a l'urgence d'une réaction, sans quoi les bus ne circuleront plus."