Après 17 ans, le restaurant Happy’s à Wavre en faillite : "on n’a pas réussi à retrouver l’alchimie qui avait fait le succès des débuts"
Crise et re-crise. Le restaurant Happy’s dépose le bilan après 17 ans d’existence. Le signe d’une crise dans l’horeca du BW ? Pas sûr, dit le président du tribunal de l’entreprise.
Publié le 26-02-2023 à 14h53
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La faillite du Happy’s, ouvert depuis 17 ans, installé à la sortie Wavre Nord de l’autoroute E411, fait couler de l’encre. Car cet établissement sur deux étages, au look très novateur à l’époque de son ouverture, était connu de tous, disposait de 162 places assises et employait 24 personnes.
Mais ça, c’était le bon temps. "On a eu dix très belles années, raconte Thierry Baudry, l’administrateur et propriétaire du Happy’s. Après, ça a été de moins en moins bien, et on n’a pas réussi à retrouver l’alchimie qui avait fait le succès des débuts."
Depuis la crise du Covid, la société était entrée en PRJ (procédure de réorganisation judiciaire), pour tenter de sauver les meubles. "On s’en était sorti, mais lorsque tout a repris, on a eu beaucoup de mal à retrouver du personnel, tant pour la salle que pour la cuisine. C’est ce qui nous a perdus. Depuis la fin de la crise du Covid, plus moyen d’engager des gens compétents en suffisance. Nous étions 24, nous avons terminé à 16."
À cela s’est ajoutée la flambée des prix de l’électricité à la fin de l’an dernière: "On est passé à 8 000 € d’électricité par mois, c’était le double, mais surtout, on a eu une facture de régularisation qui nous a mis dedans, il y a six semaines: 47 000 €. Là on s’est dit qu’on ne voulait plus creuser le trou. On arrête."
Abdon Chobli, qui gérait le restaurant depuis septembre 2021, est devenu le gérant du bar Le Gecko qui jouxte le Happy’s. Même patron mais une autre société et un concept bar à vin qui continue à bien tourner. "C’est une autre clientèle et surtout pas le même genre de personnel", constate Thierry Baudry.
L’affaire est maintenant entre les mains d’un curateur. "On espère trouver quelqu’un pour racheter notre fonds de commerce. Sans ça, le matériel sera vendu aux enchères… Heureusement, de mon côté, ce n’est pas mon seul métier. J’ai un autre boulot dans le bâtiment", conclut-il.
Ce n’est pas l’hécatombe dans l’horeca
Les restaurateurs souffrent. Mais y a-t-il un nombre inhabituellement élevé de fermetures d’établissements horeca en Brabant wallon ? C’est en tout cas un sentiment partagé par nombre de citoyens. Il n’est pourtant pas avéré.
C’est ce qu’explique le président du tribunal de l’entreprise du Brabant wallon, Déjan Savatic, un observateur privilégié de la santé économique de l’économie du BW: "Moi aussi, je m’attendais à une hécatombe, au vu des crises qui se sont enchaînées. Mais objectivement, le nombre de faillites dans ce secteur demeure constant. À chaque audience, une ou deux entreprises de l’horeca viennent se déclarer en faillite. C’est un secteur habituellement instable. À une seule reprise, il y en a eu trois, récemment. Je le note mais c’est difficile de tirer des généralités. Attention, je ne dis pas que la conjoncture n’est pas difficile pour les gens, les indépendants souffrent, mais je ne peux pas dire qu’il y a une vague de faillites dans l’horeca en Brabant wallon actuellement."