Waterloo : le sex-shop de la discorde a finalement ouvert ses portes
Malgré les tentatives pour empêcher l’installation de ce commerce érotique dans la commune du Lion, celui-ci a pu ouvrir.
Publié le 03-03-2023 à 09h53 - Mis à jour le 03-03-2023 à 09h54
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Ce 1er mars a marqué l’ouverture du sex-shop tant décrié à Waterloo. La raison principale : la proximité de ce magasin érotique avec un établissement scolaire, à quelque 500 mètres de là. Messages d’indignation ou de soutien sur les réseaux sociaux, et même dans les boîtes aux lettres, sorties politiques, interpellation à la Chambre… Le Hotstore a finalement pu ouvrir ses portes, chaussée de Bruxelles.
Dans le magasin, à la première heure, les journalistes ne sont pas les bienvenus. Mais à l’extérieur, les langues se délient. Et les avis des commerçants avoisinants divergent. Le premier riverain interrogé déplore la présence du nouveau commerce. En plus de la présence de l’école à un demi-kilomètre de là, il y a aussi divers établissements sportifs et de danse, pointe le Waterlootois. Avis partagé par une commerçante d’un établissement pour enfants. Selon elle, il se pourrait que certains parents évitent cette partie de la chaussée en raison de la présence de la boutique de charme.
Autre son de cloche pour la boutique Kiddy Balloons, spécialisée dans les articles de fêtes. La responsable va elle-même monter la couronne de ballons pour célébrer l’arrivée du nouveau commerce. Sa collègue accueille, elle aussi, à bras ouverts la venue du sex-shop. Elle ne comprend pas trop la polémique et s’interroge sur l’"ouverture d’esprit" de certains Waterlootois : "C’est peut-être un problème de génération."
"Hypocrisie", c’est ce que déclare un autre commerçant en parlant des tracts distribués dans les boîtes aux lettres du quartier, où des enfants sont photoshopés devant un sex-shop. Il dénonce l’esprit "puritain" de certains riverains. "On a le même magasin, sous un autre nom, plus au centre installé depuis des années. Mais là, pas de problème…", ajoute-t-il.
Règles adaptées pour l’avenir
Côté politique, la majorité libérale a tenté, une fois la polémique lancée, de freiner l’implantation du commerce… sans résultats. Mais les règles ont changé à l’avenir.
Sur les conseils du ministre David Clarinval (MR), la bourgmestre, Florence Reuter (MR), a modifié le règlement de police lors du dernier conseil communal. Il faut désormais demander au collège échevinal pour affecter son bien immobilier "à l’exploitation d’établissement de jeux, de divertissement, de spectacles de charme ou maisons de débauche". Sans en faire part à la Commune, les contrevenants risquent une amende de 350 €.
Un problème waterloo-waterlootois
Le sex-shop de Waterloo est la quatrième enseigne Hotstore du pays, les autres étant situées à Saint-Gilles, Alost et Namur. Dans la capitale wallonne, le Hotstore est installé rue Godefroid, une des artères principales de la ville, juste en face de la gare. Avec un établissement scolaire à moins de 350 m et le Service Droit des jeunes de Namur dans le bâtiment en face.
Contactée à propos d’éventuelles réclamations à l’encontre du Hotstore de Namur, l’échevine namuroise de l’Urbanisme, Stéphanie Scailquin (Les Engagés), déclare n’avoir constaté "aucune réaction à l’ouverture de ce commerce ou depuis celle-ci" et ajoute qu’une autorisation n’avait pas besoin d’être donnée.