Ottignies-Louvain-la-Neuve: "Nous avons le sentiment d’être punis parce que nous avons des enfants"
Une Ottintoise a interpellé le collège sur le manque de places dans les crèches. S’il est conscient de l’enjeu, il n’est pas simple de créer des places.
Publié le 27-04-2023 à 09h42
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"Nous avons le sentiment d’être punis parce que nous avons des enfants. Nous avons l’impression d’être totalement oubliés en tant que jeunes parents et qu’il n’y a pas de véritable politique de soutien envers les jeunes parents." Ces propos ont été tenus lors du dernier conseil communal d’Ottignies-Louvain-la-Neuve par Catherine Oldenhove, une habitante de la localité qui a interpellé le collège au sujet du manque de places dans les crèches.
N’ayant pas trouvé de place dans une crèche subventionnée à Ottignies-Louvain-la-Neuve et les crèches privées étant chères dans la localité, c’est vers une crèche privée nivelloise que sa famille s’est rabattue pour son bébé de 5 mois et qu’elle paye - "seulement", dit-elle avec une pointe d’ironie et de désolation - 600 € par mois.
"Ce qui n’est pas facile pour nous, c’est que nous aurons bientôt 40 ans et que nous sommes, jusqu’à présent, encore incapables de financer l’achat d’un bien."
Et de questionner le collège : "Comment se fait-il qu’il y ait si peu de places d’accueil disponibles dans la commune? Certes, les dernières inondations n’ont pas aidé, mais pourquoi a-t-on l’impression que ce n’est pas du tout une priorité pour la Commune. Est-ce si compliqué que ça ? Nous avons besoin de comprendre."
Le président du CPAS, Michaël Gaux (Avenir), a précisé que le CPAS gère 108 places d’accueil mais 94 uniquement sont disponibles. En cause notamment, les inondations de juillet 2021 qui ont touché la Pyramide. 72 familles sont pour l’instant sur liste d’attente pour 2023.
L’échevine de la Petite Enfance, Nadine Fraselle (Avenir), a ajouté que les crèches privées représentent plus de 500 places mais elles sont toutes complètes.
Le président du CPAS a rappelé que la problématique était globale - il manque plus de 11 000 places d’accueil en Fédération Wallonie-Bruxelles - et que le taux de couverture (nombre de places par rapport au nombre d’enfants en âge d’aller en crèche) est bon sur Ottignies-Louvain-la-Neuve. Les chiffres varient selon l’ONE, le Plan Cigogne et l’ISBW, mais retenons celui de cette dernière, situé entre les deux autres : 82,4% en décembre 2021, même si depuis des crèches ont fermé dans la localité. Toutefois, "consciente de l’enjeu", la Ville souhaite augmenter sa capacité d’accueil. Ce n’est toutefois pas évident.
"Pas un manque de volonté politique"
"Nous avions rentré deux projets dans le cadre du Plan Cigogne (NDLR : il vise à créer, d’ici 2026, 5 200 places en Fédération Wallonie-Bruxelles) pour une crèche de 70 à 84 places et pour avoir 7 places supplémentaires aux Colibris mais aucun n’a été retenu vu notre taux de couverture élevé. Nous avions déposé une offre d’achat pour la reprise de la crèche privée ABChild qui a fermé, mais les propriétaires ont refusé. Le CPAS lance des offres d’emploi récurrentes pour des accueillantes salariées, mais on ne reçoit pas de candidatures. On poursuit cependant toujours l’analyse des opportunités pour augmenter notre capacité d’accueil, même s’il est difficile de trouver des terrains et bâtiments adaptés. Il n’y a donc pas de manque de volonté politique ou de moyens."
L’échevine de la Petite enfance insiste : "On ne peut pas rester insensibles face aux difficultés rencontrées et à l’absence de solution de garde. D’autant plus que c’est généralement défavorable aux femmes, car ce sont elles qui aménagent leur temps de travail ou pire arrêtent de travailler pour s’occuper de leur enfant."
Elle invite donc à interpeller encore la Fédération Wallonie-Bruxelles et appelle les personnes qui voudraient devenir accueillant ou accueillante à se faire connaître.