Longue vie aux platanes
Le feuilleton touche (presque) à sa fin. Contre toute attente, le tribunal de Première instance, a en effet, donné raison aux associations (IEB, Arau) et comités de quartier opposés au projet de réaménagement de l’avenue du Port. Ces derniers n’avaient pas hésité, début septembre, à lancer une action en cessation environnementale.
Publié le 06-10-2011 à 09h20
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Le feuilleton touche (presque) à sa fin. Contre toute attente, le tribunal de Première instance, a en effet, donné raison aux associations (IEB, Arau) et comités de quartier opposés au projet de réaménagement de l’avenue du Port. Ces derniers n’avaient pas hésité, début septembre, à lancer une action en cessation environnementale.
Ce dernier épisode signe donc l’arrêt du chantier débuté le 5 septembre et presque aussitôt interrompu à l’initiative du procureur du Roi qui y avait posé des scellés, suite aux plaintes de ces mêmes associations. Un chantier pour lequel un permis avait été délivré en 2008 et qui arrivait à échéance ce 8 octobre.
Aux dires de Mathieu Sonck, secrétaire général d’Inter-Environnement Bruxelles, l’arrêt rendu est favorable "sur toute la ligne" aux associations et comités de quartier. Pour rappel, ces derniers avaient avancé trois arguments principaux - soit les défauts dans la délivrance du permis : l’absence de permis pour le caniveau technique (la Région prévoyait d’en aménager un afin de faire passer des conduites techniques, sous la chaussée), de rapport d’incidence et de motivation dans la délivrance dudit permis. "Cette victoire à l’arraché est le fruit d’un combat de longs mois, énergivore et coûteux pour les partisans du projet alternatif. Nous regrettons d’avoir dû nous résoudre à porter l’affaire sur le terrain judiciaire", lance Zoubida Jellab, représentante du comité de quartier.
L’avenir ?
A court terme, le Secrétaire général d’IEB plaide pour une réfection des trottoirs afin de les rendre plus praticables pour les piétons et pour les cyclistes, en y aménageant un espace partagé. A plus long terme, il souhaite également que les acteurs se mettent autour de la table pour construire un projet qui tienne compte du caractère à la fois patrimonial et populaire, sans oublier le tissu d’entreprises de ce quartier, "sous la menace de gentrification et aiguisant l’appétit des promoteurs".
Côté politique, Emir Kir (PS), secrétaire d’Etat à l’Urbanisme prend acte de la décision - "lourde d’impact pour la Région" - et souhaite qu’un débat ait lieu au parlement.
Selon Evelyne Huytebroeck, ministre de l’Environnement (Ecolo), il faut au plus vite envisager un nouveau projet de réaménagement, en veillant à préserver les platanes, ainsi que les pavés, tout en intégrant un parcours cyclable. Le tout en tenant aussi compte de la réalité budgétaire de la Région.
L’aspect pécuniaire de la saga, tel est bien le versant du dossier qui inquiète les FDF. "Que ce projet tel qu’il a été conçu soit enterré est évidemment une bonne nouvelle, commente Didier Gosuin, chef de file des FDF au Parlement bruxellois. Mais la mauvaise gestion de ce dossier va coûter cher aux Bruxellois".
En effet, la ministre des Travaux publics, Brigitte Grouwels (CD&V) a estimé à plus de 5 millions d’euros les frais liés à l’abandon du projet. "A l’heure où Bruxelles manque de moyens, on jette de l’argent par les fenêtres. C’est un gaspillage inacceptable dont tous les ministres sont personnellement responsables", conclut Didier Gosuin.