De Wolf ou Reynders: Le MR bruxellois n'a toujours pas tranché
Le MR bruxellois a adopté samedi à l'unanimité son programme pour les élections régionales du 25 mai prochain. Ils n'ont en revanche pas choisi la personnalité qui pourrait devenir le prochain ministre-président de la Région.
Publié le 08-02-2014 à 15h14 - Mis à jour le 18-02-2014 à 09h54
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Le MR bruxellois a adopté samedi à l'unanimité son programme pour les élections régionales du 25 mai prochain, très marqué du sceau libéral, mais sans trancher sur la personnalité - l'actuel chef de groupe au parlement bruxellois, Vincent De Wolf, ou le nouvel arrivant, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders -, qui pourrait devenir le prochain ministre-président de la Région en cas de victoire des réformateurs. La décision finale, après les élections, reviendra au président du parti, Charles Michel, a rappelé ce dernier devant quelques journalistes en marge de ce congrès programmatique, destiné à donner un message d'unité et à confirmer l'ambition du MR de revenir au pouvoir à Bruxelles après dix ans d'opposition.
"Il y a un seul projet, un seul programme. Il n'y a qu'un seul message, c'est celui de l'unité et de la cohésion", a asséné le président du parti, comme en réponse au duel à fleuret moucheté qui oppose M. De Wolf, le bourgmestre d'Etterbeek et candidat déclaré ministre-président bruxellois, et M. Reynders. Celui-ci, récemment installé à Uccle en provenance de Liège et déjà devenu président de la fédération bruxelloise du MR, devrait être tête de liste du parti à la Chambre, laisse planer le doute sur ses intentions à propos de la Région.
M. Michel a ajouté qu'il lui reviendrait, le moment venu, comme chef de parti, de "déterminer qui assume quel rôle".
"Je prendrai en compte les résultats des élections, les capacités pour le MR ou pas de participer à des majorités. Ma philosophie est très simple: je ne vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué", a ajouté le président du Mouvement réformateur.
Une logique à laquelle a souscrit M. De Wolf, tout en rappelant son souhait de diriger la ville-Région "en tant que Bruxellois de toujours, engagé et passionné". "Si le président (M. Michel) décide autrement, je m'inclinerai", a-t-il déclaré.
M. Reynders vient de publier un livre intitulé "Bruxelles pour tous, vaincre la fracture", dans lequel il présente sa vision sur l'avenir de la Région. Il y suggère notamment un bouclage du Ring par un tunnel reliant Drogenbos au carrefour Léonard, la construction de nouvelles lignes de métro et l'enfouissement de la petite ceinture - des propositions jugées coûteuses par ses adversaires politiques et même parfois au sein du parti, même si le MR n'est pas opposé au principe.
"On en a débattu très ouvertement et très amicalement ce matin" (lors d'un atelier du congrès consacré à la "mobilité performante"), a déclaré samedi M. De Wolf, parlant d'un "rêve". "J'ai dit oui (à ces propositions) mais c'est une question de savoir quand. Cela peut prendre quinze ans, vingt ans, trente ans pour le budgéter", a-t-il souligné.
Le bourgmestre d'Etterbeek a plutôt insisté sur les "urgences multiples" auxquelles Bruxelles doit faire face. Comme le chômage, notamment parmi les jeunes, la formation, le logement - pour maintenir à Bruxelles une classe moyenne qui a tendance à quitter la ville - "qui sont de vrais enjeux".
"On n'a pas les moyens financiers de dépenser six ou sept milliards d'euros toute de suite pour des grands travaux d'infrastructures qui, je l'espère, pourront se faire un jour", a résumé M. De Wolf.
Les militants ont ensuite approuvé à l'unanimité le programme des libéraux francophones bruxellois, élaboré durant un an par la douzaine de députés régionaux MR et légèrement amendé par les congressistes.
Le MR place l'emploi et la formation - également en langues - des jeunes au premier rang des défis de la prochaine législature, alors que le chômage touche quelque 35% des jeunes. Il propose d'injecter 30 millions par an dans la formation, en revalorisant l'enseignement technique et professionnel et en stimulant des collaborations entre ces écoles et les entreprises à l'image de ce qui se fait en Flandre.
Pour les chômeurs de longue durée, il prône l'octroi d'un travail pour la collectivité.
En matière économique, le parti entend par ailleurs soutenir la ré-indiustrialisation de Bruxelles dans des secteurs non-polluants, dans la zone du canal.
Et pour retenir les classes moyennes à Bruxelles, les réformateurs prônent des partenariats public privé (PPP) pour construire des logements à un coût de 1.900 à 2.000 euros le mètre carré.