La Région bruxelloise, ses forces, ses faiblesses
L’institution fêtait ses 25 ans, ce week-end. Les élections ont marqué les discours.
Publié le 11-05-2014 à 20h44 - Mis à jour le 12-05-2014 à 09h04
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JTBXFROT3ZGZNMKHDMCR3C6BGY.jpg)
Alors que sous une pluie battante, se préparait le défilé de la Zinneke Parade, les officiels de la Région bruxelloise se réunissaient pour les 25 ans de l’institution. Dans la rue, ce samedi, le carnaval festif lançant la Fête de l’Iris, célébrant chaque année la naissance de la Région-Capitale, dans la grande salle du Parlement bruxellois, rue du Lombard, les discours politiques. En cette veille d’élections, le ministre-président Rudi Vervoort (PS), évidemment candidat à sa succession, n’aura pas manqué de saluer le bilan de la législature, naturellement coattribuée à son prédécesseur Charles Picqué, salué pour son incarnation de l’institution régionale. Hommage.
Le reste du discours du ministre-présidentiel tissait les avancées enregistrées dans la capitale. Et ce en vertu de "la méthode Vervoort" annoncée par l’intéressé 368 jours auparavant, lorsqu’il prenait les commandes du gouvernement bruxellois, laissées par Charles Picqué. Cette méthode est marquée par des décisions "concrètes" en matière d’urbanisme a indiqué Rudi Vervoort. Plumes à son chapeau, les étapes franchies pour le développement de sites comme le Heysel, dont le marché de réaménagement vient d’être attribué, Tour & Taxis, Schaerbeek-Formation ou encore la zone du canal qui doit à ses yeux devenir le phare du développement de Bruxelles : "Le renouveau du territoire du canal sera le symbole du renouveau de Bruxelles. C’est le long du canal que nous réussirons ou échouerons le Bruxelles de 2025."
Le ministre-président n’a pas éludé le problème du chômage mais "en tordant le coup" à "une idée reçue, malheureusement relayée par certains en ces temps houleux de campagne électorale" : " Non, la politique de l’emploi n’est pas un échec en Région bruxelloise !" Pour preuve, une création d’emplois plus importante que dans les deux autres régions du pays. Egrenant les mesures adoptées pour renforcer la formation des demandeurs d’emploi bruxellois, il n’a pas pour autant nié l’ampleur du travail qui doit encore être accompli. Il a souligné l’importance des besoins spécifiques de Bruxelles en matière d’enseignement, pour lesquels la Région bruxelloise devra plus faire entendre sa voix au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La capitale, en tant que région sera "un acteur majeur du fédéralisme belge de demain" , a encore insisté Rudi Vervoort. "Région légalement bilingue, et factuellement multilingue, elle doit être un concentré de la réussite du modèle belge."
L’opposition sceptique
Pour l’opposition MR-FD, ce discours n’avait d’autre objectif que de masquer les réalités socio-économiques de la Région bruxelloise, notamment marquée par un taux de chômage important. Après vingt-cinq ans d’existence, la capitale affiche toujours des indicateurs faibles. Par ailleurs, Didier Gosuin, tête de liste FDF, a pris l’exemple du plan de survol de Bruxelles pour illustrer "la faiblesse des francophones à défendre les Bruxellois" . Notant l’absence des ministre-président wallon et flamand, Didier Gosuin estime que le poids politique de la capitale reste faible en Belgique.
Vincent De Wolf, tête de liste MR, a pour sa part souligné la faible présence de la problématique de la mobilité dans le discours de Rudi Vervoort. "Cela démontre qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les Bruxellois soient fiers de l’être" , estime-t-il alors que tous les partis soulignaient l’affirmation du fait régional bruxellois.