Les communes bruxelloises s’attaquent au radicalisme

Même s’il s’agit d’une extrême minorité au sein de la population belge, quelques individus tout au plus, plusieurs jeunes sont déjà partis combattre en Syrie. Que ce soit les autorités locales ou la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (CDH), le phénomène inquiète.

Julien Thomas
Les communes bruxelloises s’attaquent au radicalisme
©Christophe Bortels

Même s’il s’agit d’une extrême minorité au sein de la population belge, quelques individus tout au plus, plusieurs jeunes sont déjà partis combattre en Syrie. Que ce soit les autorités locales ou la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (CDH), le phénomène inquiète. C’est pourquoi la ministre fédérale a imaginé, l’année dernière, de permettre à certaines communes de recruter un fonctionnaire chargé de coordonner la lutte contre le radicalisme.

Un subside de 40 000 € est, depuis quelques semaines, désormais à la disposition des entités locales souhaitant procéder à un tel recrutement. Cependant toutes les communes bruxelloises ne peuvent pas prétendre au subside en question. Il faut en effet avoir conclu un contrat de sécurité avec le SPF Intérieur.

Schaerbeek et la Ville de Bruxelles, qui répondent à ce critère, ont déjà lancé officiellement leur offre d’emploi. Celles ci se retrouvent sur leurs sites officiels.

Du côté de Molenbeek-Saint-Jean et de Saint-Gilles, également concernées, on confirme son intérêt. Molenbeek espère ainsi lancer l’offre d’emploi dès la rentrée scolaire. “On a déjà quelqu’un en charge de la prévention mais le subside peut permettre d’alléger la masse salariale”, estime pour sa part Charles Picqué (PS), le bourgmestre saint-gillois. En revanche, Eric Tomas (PS), le bourgmestre d’Anderlecht, une commune ayant aussi un contrat de sécurité, n’est pas encore sûr de la pertinence de la fonction. Il se laisse le temps de la réflexion.

Ce sont les communes elles-mêmes qui déterminent le profil recherché mais aussi les missions. Cette grande marge de manœuvre ne déplaît pas à Charles Picqué, qui insiste : “Laissons un peu de mou à ceux qui connaissent le terrain.”

Ainsi, si Schaerbeek cherche un universitaire parlant français et néerlandais, la Ville, elle, estime pouvoir se contenter d’un bachelier mais exige en revanche une connaissance de la “culture musulmane”. Aucune des deux communes ne demande en tout cas de savoir parler arabe.

Le poste, inédit, consistera principalement en de la prévention et de la coordination. “Que ce soit les animateurs de rue ou les gardiens de la paix, Schaerbeek dispose de plus de 100 personnes concernées par la prévention. Il s’agira notamment de les coordonner”, explique le bourgmestre schaerbeekois Bernard Clerfayt (FDF, photo).

Il est également prévu que le “monsieur radicalisme” soit laissé à la disposition des autres communes de la même zone de police.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...