Le Conseil d’Etat critique La Traviata

Et cela risque de ne pas en rester là car, le 30 juin dernier, le Conseil d’Etat a enfin rendu son arrêt dans lequel il casse les permis accordés par la Ville et la Région pour ne pas avoir respecté le Pras 21, pour ce qui concerne des immeubles de la rue des Pierres. "En gros, il signale que les maisons de cette rue qui ont fait les frais de ces travaux, si elles n’étaient pas classées, étaient cependant situées dans une zone d’intérêt historique", explique Bernard Widart, lui-même propriétaire de la dernière maison restée dans son jus dans la rue des Pierres. "La mienne et la contiguë, qui elle a fait les frais des démolisseurs, étaient des maisons d’Ancien Régime uniques en leur genre. Tant la Ville que la Région et le promoteur étaient parfaitement au courant et informés de leur intérêt historique."

Gabarits modifiés

S’il a suivi Bernard Widart sur ce point, le Conseil d’Etat lui a également donné raison par rapport à l’ensemble sis au 18-20 de la même rue des Pierres, lequel a été démoli et reconstruit en modifiant les gabarits d’origine pour gagner des mètres carrés. "Pour nous, cet arrêt constitue un nouvel outil de jurisprudence : non, au centre-ville, on ne fait pas n’importe quoi. On soulevait encore d’autres points (disparition des cheminées classées rue Henri Maus notamment), mais l’arrêt est paru le 30 juin et ce n’est que depuis le lendemain que le Conseil d’Etat doit répondre de tous les éléments litigieux soulevés. Jusqu’à cette date-là, dès qu’il rencontrait l’un des arguments, il ne devait plus intervenir sur le reste. Je le regrette un peu mais c’est une grande victoire." Jean Bernard