La "chouette rentrée" de Dachsbeck
Dans ce lycée, "on ne matraque pas directement les élèves avec le règlement"...
- Publié le 01-09-2014 à 20h52
- Mis à jour le 02-09-2014 à 12h34
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Lundi matin, la sonnerie retentit. Pour les élèves de première humanité du lycée Dachsbeck, c’est le premier contact avec l’école des "grands". Dans cet établissement situé à deux pas du Sablon, ils auront donc droit à une rentrée pas comme les autres. Ici, on l’appelle la "chouette rentrée".
"D’habitude, une rentrée, pour les élèves de première, c’est une séance d’accueil où ils sont bombardés par des actes administratifs, des règlements à respecter et des tas de choses à noter dans le journal de classe. Ils ressortent avec la tête comme un seau", explique Pascale Jeegers, assistante sociale au centre PMS. A Dachsbeck, on a plutôt décidé de prendre le temps pour favoriser le bien-être de l’élève et son développement. "Avec des professeurs volontaires, familiarisés avec la gestion mentale, on met les élèves en rond et on fait un jeu de présentation. On imagine l’école idéale. Il y a aussi une visite où les élèves sont présentés à tous les intervenants. Ils participent à l’élaboration de l’ordre intérieur pour que les règles donnent moins l’impression d’être imposées. Enfin, ils apprennent des exercices de relaxation et de concentration."
Des animations tous les 15 jours
Par la suite, les animations se poursuivent tous les 15 jours et sont accompagnées d’entretiens individuels. "On appelle ça la ‘chouette heure’. Durant cette heure, on se met en rond. Les élèves tiennent un bâton de parole. Une rencontre qui favorise la cohésion de groupe. C’est également un lieu ou se règlent les conflits entre élèves ou avec les enseignants", ajoute l’assistante sociale à l’initiative de ce projet faisant partie des Ateliers du bien-être.
Ce projet pilote est né en 2009, au départ d’un constat : "Il y a eu un changement dans la population de l’école. On a dû faire face à de plus en plus d’incivilités", note Pascale Jeegers. Phobies scolaires, harcèlements, boucs émissaires, banalisation de la violence étaient en augmentation au sein de l’établissement.
"Aujourd’hui, la mission de l’enseignement ne se cantonne plus uniquement à l’apprentissage mais doit également viser l’éducation et la citoyenneté des élèves", estime Faouzia Hariche (PS), échevine de l’Instruction publique qui a soutenu ce projet pilote des Ateliers du bien-être.
Selon cette dernière, l’expérience porte d’ailleurs ses fruits. "Les chiffres des sanctions ont diminué. Le nombre de non-réinscriptions et de renvois aussi."