De beaux atouts pour Bruxelles

Intérêt politique accru

Au cours de la dernière décennie, l’intérêt des autorités publiques pour le "secteur culturel et créatif" a fortement augmenté, apparaissant dans les accords de gouvernement comme dans le projet de Plan régional de Développement durable. Il faut de plus en plus tenir compte de cette "économie créative" comme d’un des nouveaux moteurs de la dynamique régionale.

Ce SCC, ce sont les beaux-arts, les arts de la scène, le patrimoine culturel, le secteur audiovisuel mais aussi le "gaming" (jeux vidéo), les médias papier - livres, presse quotidienne et périodique - à côté de la musique, l’architecture, le design, la publicité et la communication. Un secteur, bien présent à Bruxelles et dès lors important sur le plan économique et en matière d’emploi mais qui peut aussi susciter un climat favorable à la reconnaissance de la richesse et de la diversité culturelle.

Une belle visibilité

Si elle peut être un facteur de cohésion et d’inclusion, l’organisation d’événements culturels permet également d’augmenter la participation citoyenne. Puis ces activités culturelles et créatives contribuent largement à la visibilité (inter)nationale et au rayonnement de la Région, avec des répercussions sur le tourisme et l’emploi.

La double dimension - lien social et moteur économique - est en bonne place dans les publications politiques de la Communauté française et dans celles des acteurs culturels bruxellois par-delà leurs spécificités linguistiques.

Reste qu’on est loin des résultats potentiels : le secteur culturel et créatif demeure encore très mal cerné, notamment sur le plan statistique.

Des études trop fragmentées

Après avoir épluché une impressionnante bibliographie, les chercheurs ont constaté le caractère institutionnellement et sectoriellement fragmenté des études.

Aussi l’équipe du département Research & Development de la Vrije Universiteit Brussel propose un cadre théorique pour le monitoring de ces activités à Bruxelles. Et suggère d’aller vers une approche plus globale, articulant un système de "compte satellite" avec des éléments pour évaluer l’environnement et le potentiel créatifs. Il s’agit d’un cadre de présentation de l’économie d’un domaine particulier qui ne correspond pas aux subdivisions habituelles focalisées sur les produits ou les services vendus. Il s’impose aussi pour des domaines recoupant divers secteurs de l’économie, comme le tourisme (musées, horeca, transports…) ou l’économie sociale. Bref, son utilisation permet de mieux évaluer le développement de la création et de la culture à Bruxelles. Cependant, pour être réellement utilisable dans un cadre politique public, l’outil doit aussi mettre en lumière le secteur créatif lui-même ainsi que les conditions nécessaires à son bon fonctionnement, ainsi que ses impacts sur la société bruxelloise. On dépasse la simple vision économique pour aller vers une approche plus globale, valorisant le capital humain et les infrastructures culturelles existantes sans nier les éventuels inconvénients. Christian Laporte

-->L’étude complète est disponible sur www.brusselsstudies.be