Bruxelles: 2.000 animaux domestiques incinérés chaque année
Le nombre d’animaux incinérés individuellement augmente de 5 % tous les ans.
Publié le 13-08-2015 à 19h34 - Mis à jour le 14-08-2015 à 06h36
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Si vous habitez la capitale et que votre animal de compagnie vient de décéder, vous vous tournerez probablement vers Patrick Pendville. Ce Forestois de 54 ans gère en effet Animatrans, la seule entreprise bruxelloise de pompes funèbres pour animaux domestiques. Les Bruxellois font d’ailleurs, indique-t-il, toujours plus appel à ses services. "Ils sont moins enclins à envoyer leur chien ou leur chat ou leur chien au clos d’équarrissage, où celui-ci finit en farine animalière. Depuis la crise de la vache folle, les Bruxellois savent désormais quel scandale est le clos d’équarrissage", assure Patrick Pendville.
En 2013 et 2014, la société Animatrans a ainsi géré, chaque mois, entre 30 et 40 incinérations individuelles, et jusqu’à 150 crémations collectives, qui présentent l’avantage d’être onéreuses. Au total, d’après nos calculs, Patrick Pendville s’occupe chaque année de quelque 2 000 animaux de compagnie bruxellois à incinérer. "Mon travail, c’est 90 % de psychologie et 10 % de technique. Il faut finalement beaucoup écouter les propriétaires", explique-t-il.
Ces qualités de psychologue, Patrick a rapidement dû les acquérir sur le terrain. Peu après les débuts d’Animatrans, le Forestois reçoit ainsi un coup de fil alors qu’il est déjà 2h30 du matin. "Venez tout de suite, c’est urgent !", lui crie une dame affolée, lui certifiant que l’affaire ne peut attendre le lendemain. Arrivé au volant de sa camionnette, l’homme se fait remettre un petit sac en plastique Léonidas. "Non merci, il ne fallait pas !", assure-t-il poliment, avant de se rendre compte que le sac contient en fait un minuscule canari mort. A l’intérieur, le mari, un homme âgé, est couché par terre, tapant des poings sur le sol et hurlant de désespoir. "Depuis lors, j’ai appris à demander ce qui se passe avant de me déplacer", explique Patrick, toujours souriant.
Malgré ses 30 ans de carrière, l’amour des Bruxellois pour leurs chiens et leurs chats surprend toujours le gérant d’Animatrans. "Il y a eu cette femme qui aimait tellement son chat qu’elle a demandé à récupérer sa peau. Elle voulait en faire un chapeau !", raconte-t-il. "Plus récemment, j’ai eu cette cliente qui a perdu son singe. Etant elle-même gravement malade, elle a demandé à l’empailler pour qu’il soit mis dans son cercueil avec elle plus tard", explique Patrick.
Autant de signes d’affection que ce Forestois peut très comprendre. "Il n’est pas plus honteux d’aimer un animal de son vivant, que de pleurer sa mort", est-il ainsi placardé un peu partout dans son magasin.