Numismate, un métier en voie d’extinction
Jean-Luc collectionne pièces et médailles antiques depuis 30 ans.
Publié le 20-08-2015 à 19h26 - Mis à jour le 21-08-2015 à 06h40
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Jean-Luc Van der Schueren a toujours eu la fibre collectionneuse. Une passion découverte lors de ses études d’ingénieur civil. "Après mon service militaire, j’ai travaillé, par hasard, chez un numismate professionnel. Cela n’avait aucun rapport avec mes études, mais j’ai malgré tout décidé de me lancer dans cette pratique en 1984", nous explique ce féru des pièces anciennes.
Installé dans son magasin au 14, rue de la Bourse, Jean-Luc y reçoit des passionnés, mais également des clients occasionnels qui souhaitent vendre une pièce trouvée, par hasard, dans un tiroir. "Quand vous leur proposez un prix, ils n’ont parfois aucune idée de la valeur de la pièce qu’ils tiennent en main", explique Jean-Luc, dont le métier est basé sur une relation de confiance. "Il y a beaucoup de fausses pièces qui circulent sur le marché. Les gens craignent souvent de se faire arnaquer", explique celui qui a une méfiance toute particulière envers Internet : "La pire des choses !", s’exclame-t-il, "car quelqu’un qui ne connaît rien à la numismatique ignore les critères permettant d’estimer la valeur réelle d’une pièce, qui se définit selon sa rareté et son état de conservation."
Le secret de la longévité de ce métier qui, petit à petit, semble tomber dans la désuétude ? "L’obligation de s’ouvrir à l’international, en participant à des foires pour y rencontrer des collectionneurs du monde entier qui ont des attentes différentes de celles de ma clientèle bruxelloise. C’est indispensable ! Aujourd’hui, vous ne pouvez plus vivre de ce métier en vous contentant de rester dans votre boutique à attendre le client", ajoute Jean-Luc Van der Schueren, qui explique que sa profession a beaucoup changé si on compare au début des années ‘80, considéré comme "l’âge d’or de la numismatique".
"Le manque d’intérêt des jeunes pour la numismatique est réel", analyse Jean-Luc, qui est également secrétaire général de l’Association internationale des numismates professionnels depuis 1997. "Avec les cours d’histoire dispensés aujourd’hui, il y en a de moins en moins qui s’intéressent à cette pratique. A Bruxelles, les night shops remplacent les magasins de collectionneurs, mais on sent malgré tout un renouvellement avec l’intérêt de quelques jeunes collectionneurs", conclut-il.