Pas d’augmentation du prix de l’eau à Bruxelles
Le CA d’Hydrobru qui devait avaliser les tarifs a été annulé au dernier moment.
Publié le 10-09-2015 à 23h05 - Mis à jour le 11-09-2015 à 06h49
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Le malaise est perceptible dans le chef du gouvernement bruxellois depuis la fuite d’une note interne d’Hydrobru, l’intercommunale de distribution de l’eau. Celle-ci détaillait un plan pour augmenter drastiquement ses tarifs et ainsi gagner quelque 40 millions par an (lire "La Libre" du 31/08) pour éponger ses dettes.
Le conseil d’administration d’Hydrobru devait se réunir hier pour examiner la réforme tarifaire et, le cas échéant, l’avaliser. Mais entre-temps, le gouvernement bruxellois avait vivement réagi à cette fuite par la voix de Céline Fremault (CDH) et de Rudi Vervoort (PS) pour dire "Non à toute augmentation du prix de l’eau à Bruxelles". La réforme des tarifs étant tuée dans l’œuf, le CA extraordinaire a donc été annulé.
Intercommunale en déficit
Mais selon nos informations, le gouvernement était parfaitement au courant du projet d’Hydrobru. "L’intercommunale est en déficit et a impérativement besoin de recettes supplémentaires, explique une source proche du dossier. Un premier projet avec une augmentation progressive des tarifs avait été validé en mars par le CA et envoyé au gouvernement. Mais cette proposition est restée sans réponse. Le gouvernement est revenu avec une demande d’augmentation unique. Hydrobru a travaillé dessus mais on leur demande l’impossible et après on leur dit non."
Une rencontre aura lieu tout prochainement entre le gouvernement et l’intercommunale pour que cette dernière "puisse faire face à ses investissements sans que ce soit l’usager qui en fasse les frais", dit-on au cabinet de la ministre de l’Environnement, Céline Fremault, sans vouloir évoquer les pistes qui seront explorées.
Mais il n’y a pas trop le choix, si le gouvernement tient parole et respecte son "non" catégorique à une augmentation des prix, cela devra forcément passer par une augmentation drastique des subsides régionaux qui sont dévolus à l’intercommunale, reportant in fine la facture sur le contribuable.
Le privé pourrait également être mis à contribution. "Il faudrait revoir les modalités de tarification des consommateurs non-résidentiels. Cette tarification est aujourd’hui faible et linéaire. Elle pourrait être augmentée tout en préservant certains secteurs d’activités particuliers (hôpitaux, maisons de repos, certaines industries, etc.)", proposera le député Arnaud Pinxteren (Ecolo) lors d’une interpellation à la rentrée.
La fusion entre Hydrobru, distributeur de l’eau potable et responsable des eaux usées, et Vivaqua producteur est prévue pour 2018. Elle devrait permettre de rationaliser le secteur. Ecolo espère qu’une telle fusion permettra également une transparence sur les coûts. "A ce jour, Vivaqua facture à Hydrobru des prestations dont la justification précise et détaillée n’est toujours pas fournie", déplore le député.
Enfin, une mensualisation de la facture de l’eau faciliterait, selon les FDF, les payements pour les ménages et améliorerait la trésorerie d’Hydrobru en réduisant le nombre d’impayés.